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Allemagne : La descente aux enfers, la France bientôt 1ère économie d’Europe?

Allemagne : La descente aux enfers, la France bientôt 1ère économie d’Europe?

Pas plus tard que le 25 juillet on vous parlait de la mauvaise santé de l’Allemagne, leader de la zone euro. Le magazine britannique “The Economist” remet ça en déterrant un titre choc qu’ils avaient pondu il y a 25 ans : «L’Allemagne, homme malade de l’Europe ?». Les Allemands n’en finissent pas avec les tourments que leur inflige la crise à l’échelle de la planète, accentuée par la guerre en Ukraine. Cette semaine le Fonds monétaire international (FMI) a passé à la loupe 22 et parmi eux seule Allemagne se coltinera une récession en 2023…

L’industrie allemande, dont les produits se sont fait une solide réputation aux quatre coins du monde, a perdu son éclat. En témoignent les déboires de la chimie, un des secteurs clés. «La maison brûle» avait lâché publiquement le patron de la flamboyante Fédération de la chimie allemande. Cette niche pèse lourd dans le PIB national, 5%, avec quelque 2000 entreprises et un demi-million d’employés. Seules l’automobile et les entreprises de machines-outils peuvent rivaliser avec la chimie…

Mais voilà, cette dernière affiche un repli de 20% depuis que les chars russes campent en Ukraine, le 24 février 2022. La crise énergétique a porté un rude coup au secteur avec une envolée du prix du gaz, des difficultés qui étaient prédites dès juin 2022. Les tarifs certes ont reculé depuis le pic de l’été dernier, mais on est encore très loin des cours d’avant la guerre en Ukraine.

Le chiffre d’affaires de la chimie a fondu et les entreprises réduisent la voilure, à l’instar du ténor mondial BASF qui a décidé de mettre à la porte plus de 3000 employés. Les coûts de production sont tels qu’une entreprise sur quatre opérant dans ce secteur pense sérieusement à se délocaliser. Le terme «désindustrialisation» n’est plus tabou dans un pays où l’industrie a toujours été centrale, bien avant la Deuxième Guerre mondiale.

Les entreprises de la chimie ont revu à la baisse leurs investissements, -24% en 2022. Tous les yeux sont tournés vers le gouvernement pour une aide, à travers un bouclier tarifaire qui tasserait les prix de l’énergie. Le ministre de l’Économie, un écologiste, est d’accord mais son collègue des Finances, un libéral, freine des quatre fers. Des experts sont braqués contre des subventions qui donneraient de l’oxygène à la chimie allemande et donc casseraient l’obligation de créer des produits favorisant la baisse des émissions de CO2.

C’est pour éviter à l’Allemagne ce marasme économique que le chancelier Olaf Scholz était allé jusqu’en Chine en novembre 2022. Il avait fait cavalier seul et snobé la France au passage. Il faut croire que les résultats ne sont pas au rendez-vous. Même pour monter le niveau de son armée ou pour concevoir la défense européenne Berlin pactisait avec les USA, Israël, etc. Tout le monde sauf la France, alors que l’industrie militaire de cette dernière a de quoi répondre aux besoins des Allemands, du moins en partie.

J’en connais un que les ennuis de Scholz n’attristeront pas : le président français, Emmanuel Macron, même s’il n’en dira jamais un mot. La France, deuxième économie d’Europe, a elle aussi laissé beaucoup de plumes dans la guerre de Vladimir Poutine, mais les prévisions sont beaucoup moins alarmistes que celles pour l’Allemagne. De là à penser que les Français profiteront de la mauvaise passe des Allemands pour leur prendre la place de numéro 1 en Europe il n’y a qu’un pas… que nous ne franchirons pas.

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