La quiétude du président de la République, Emmanuel Macron, n’a pas été troublée depuis les éruptions violentes consécutives au décès du jeune Nahel, en juin dernier à Nanterre, abattu par un policier. Avant ça il y a eu la bronca contre la réforme des retraites, 14 manifestations au total. Bon, la victoire à l’usure du chef de l’Etat est actée et depuis le front social et syndical a rangé ses armes. La rue reprend ses droits ce samedi 23 septembre. Une centaine d’associations, de syndicats et de partis politiques ont appelé à battre le pavé, au nom du combat contre «le racisme systémique, les violences policières et pour les libertés publiques». Est-ce que le bruit sera suffisamment fort pour importuner l’occupant du palais de l’Elysée ? Nous verrons bien.
Ce qu’on sait c’est qu’entre 4000 et 6000 personnes devraient prendre part aux manifestations, d’après une note des renseignements rapportée par TF1. Le dossier des violences policières et du racisme au sein des forces de l’ordre avaient valu à la France les quolibets de nations qui n’ont aucune leçon à lui donner en la matière : la Russie, la Chine, l’Iran et le Venezuela. C’était en mai 2023 au Conseil des droits de l’Homme de l’ONU…
Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme a remis ça en juin dernier, suite aux émeutes en France. Paris s’était défendu énergiquement face à ces accusations mais le mal était fait.
En attendant les chiffres sur le succès de cette manifestation il y a ces individus potentiellement dangereux qui préoccupent les autorités ; entre 200 et 400 éléments à risque pourraient se greffer dans le pré-cortège syndical et ça inquiète les pouvoirs publics. D’après les renseignements les risques les plus sérieux de troubles à l’ordre public pourraient être le fait «principalement de la mouvance d’ultra-gauche et de la sphère écologiste radicale».
Ces premiers tours de chauffe de la rentrée seront surveillés comme du lait sur le feu. Le cortège parisien partira de la gare du Nord pour rallier la place de la Bastille. La France insoumise, sous la houlette de Jean-Luc Mélenchon, fait partie des organisateurs. Le trublion de la gauche n’a toujours pas digéré sa défaite sur les retraites et il tient à ce que ça se sache.
Dans le communiqué conjoint toutes les organisations, dont EELV (Europe écologie les verts), Les Amis de la Terre, la CGT, FSU et Solidaires ont fait savoir qu’ils protestent contre une «politique néolibérale imposée par des méthodes autoritaires, des lois sécuritaires, et une doctrine du maintien de l’ordre décriée». D’après Le Figaro le Parti socialiste (PS) a annoncé qu’il ne sortira pas dans la rue. Le PS n’est pas d’accord sur le fait que les violences policières soient «systémiques»…
Même son de cloche au Parti communiste français (PCF), son leader Fabien Roussel avait dit la semaine dernière qu’il ne se joindra pas à ses camarades de l’opposition. «Je n’y participerai pas, parce que je n’ai pas envie de manifester en entendant autour de moi [le] slogan ‘tout le monde déteste la police’. Ce n’est pas vrai et je ne partage pas ce slogan-là», avait argué Roussel.
Cette désunion fait les affaires de Macron. Cette fois il devrait essuyer sans grands dommages la colère de Mélenchon et compagnie, en priant pour que les Français n’aient pas autant d’appétit pour la protestation qu’il y a quelques mois…
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