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France : Se requinquer politiquement sur le dos des étrangers, quitte à utiliser le bâton 49.3

France : Se requinquer politiquement sur le dos des étrangers, quitte à utiliser le bâton 49.3

La difficulté de gouverner la France ou simplement de finir son mandat après les éruptions sociales et politiques nées de la violence symbolique de la réforme des retraites, le président Emmanuel Macron va encore l’expérimenter avec la loi sur l’immigration, portée à bout de bras par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. Et la même cause – le passage en force avec l’article 49.3 – ne produira peut-être pas les mêmes effets mais de toute évidence l’agitation politique au Parlement et en dehors sera au rendez-vous, avec un bénéfice nul sur la cote de popularité de Macron

Le pari sur le sujet sulfureux des étrangers de France pour se refaire une santé, la tentation est grande pour la majorité actuelle. Cette fois ce n’est pas le tonitruant ministre de l’Intérieur ou la placide Première ministre Elisabeth Borne – un brin cramée politiquement – qui se met en avant, mais le ministre du Travail Olivier Dussopt, moins clivant que Darmanin. Mais même lui n’exclut pas d’emprunter de nouveau les sentiers périlleux du 49.3 pour faire passer la loi sur l’immigration.

«Tout faire pour éviter» le passage en force, mais cela demeure une «hypothèse», avoue Dussopt ce mardi 25 avril sur Cnews. Au moins les choses sont claires, très loin des atermoiements d’Elisabeth Borne sur le dossier des retraites, pour finalement écraser la gauche et l’extrême droite parlementaires. Sur l’immigration l’exécutif affiche clairement la couleur : il est prêt à tout pour engranger un très hypothétique bénéfice politique.

Une méga loi sur l’immigration, «un seul texte» qui soit «efficace et juste», pour «durcir nos règles» afin «que ceux qui n’ont pas de raison d’être ici» soient «raccompagnés chez eux» dans des délais très brefs et que ceux qui ont vocation à rester en France – comprenez les bras et cerveaux dont le pays a besoin – soient mieux intégrés. Macron l’a martelé hier lundi dans Le Parisien après que le gouvernement l’a assumé publiquement en novembre 2022.

«Ce n’est pas le président qui décide seul de l’utilisation de l’article 49.3, c’est le ou la Première ministre qui le propose. Soit parce qu’ils pensent que leur majorité ne les suivra pas — c’est ce qui s’est passé quand j’étais ministre, en raison des frondeurs (sous Hollande). Soit pour éviter que le débat ne se prolonge face à l’obstruction parlementaire». C’est comme ça que le président voit les choses…

Peut-être que cette fois Marine Le Pen et ses 89 députés mettront moins de bâtons dans les roues, comme à chaque fois qu’il s’agit de pourrir la vie des étrangers, mais pour les 131 députés de la Nupes (Nouvelle union populaire écologique et sociale) et peut-être des élus du centre et de la droite il est certain qu’il y aura de la résistance…

Il y aura très probablement, une fois de plus, le bulldozer du 49.3 mais ça ne réglera aucun des problèmes du gouvernement, bien au contraire.

 

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