Les militaires putschistes qui ont délogé la dynastie Bongo du pouvoir au Gabon déroulent leur plan en dépit de la pression internationale, du reste beaucoup moins forte que pour le Niger. La junte a annoncé ce samedi 2 septembre à la mi-journée la réouverture de toutes les frontières dès aujourd’hui…
«Soucieux de préserver le respect de l’État de droit, les bonnes relations avec nos voisins et l’ensemble des États du monde, et afin de favoriser la continuité de l’État tout en démontrant notre ferme volonté de tenir nos engagements internationaux», a déclaré à la télévision nationale le colonel Ulrich Manfoumbi Manfoumbi, porte-parole du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI).
Le CTRI «décide avec effet immédiat de la réouverture des frontières terrestres, maritimes, et aériennes», a-t-il indiqué.
Rappelons que les frontières étaient bouclées depuis le 30 août, date à laquelle le président Ali Bongo Ondimba a été écarté par les militaires au motif que sa réélection, officialisée la veille, était entachée d’irrégularités. Après 14 ans de règne sans partage – plus les 41 ans du père, Omar Bongo – et fortement handicapé par un accident vasculaire cérébral depuis 2018 le chef de l’Etat a sans doute fait l’élection de trop.
Le couvre-feu décrété sur l’ensemble du territoire, de 18H00 (17H00 GMT) à 6H00 (5H00 GMT), n’est pas levé pour autant, mais «les voyageurs arrivant en République gabonaise ou désireux de partir seront autorisés à circuler sur présentation de leur document de voyage», a indiqué le porte-parole du CTRI…
Il y a un heureux dans cette affaire : le président français, Emmanuel Macron. Paris a tremblé à l’idée que le gros business des entreprises françaises opérant au Gabon, quelque 81 sociétés, soit menacé par la nouvelle donne. Mais ici au Gabon aucun nouveau responsable n’a émis le moindre son anti-français et dans la rue il n’y a aucune voix qui s’élève dans ce sens. Rien à voir avec le chaudron nigérien où en ce moment même des milliers de citoyens pro-putsch manifestent pour exiger le départ des troupes françaises.
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