En janvier 2023 un proche du Premier ministre avait essuyé une pluie de critiques juste pour avoir mis les mains dans les poches de son pantalon (synonyme d’impolitesse). Cette fois on monte de plusieurs crans dans un pays qui ne badine pas avec la morale publique et les moeurs des dirigeants. Le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, s’est expliqué ce mercredi 13 mars au Parlement sur une affaire hautement explosive politiquement : des danseuses en bikini pour animer une manifestation organisée par une antenne régionale de sa formation, le Parti libéral démocrate (PLD), à Wakayama (Ouest)…
La chose fait grand bruit au “pays du soleil levant”. Le Premier ministre a été cuisiné par les députés sur un rassemblement organisé en novembre 2023. Un des organisateurs de l’événement a argué que ces danseuses avaient été invitées au nom de la «diversité». Dans le film diffusé par certains médias on voit des femmes en petite tenue installées sur les genoux de participants.
D’après les médias ces danseuses prenaient avec leurs bouches des billets de banque que des politiciens serraient entre leurs lèvres. Questionné par les élus de l’opposition sur cette grave dérive l’un des initiateurs de cette étrange fête, Tetsuya Kawabata, a dit pour sa défense que les danseuses avaient été conviées «après avoir étudié différents points de vue, notamment pour savoir si cela correspondait au thème de la diversité». Il a fini par reconnaître ce mercredi que l’événement «ne correspondait pas à l’objectif de diversité» de l’exécutif.
«Cependant, l’excitation qui a suivi, en particulier vers la fin de ce rassemblement, a dépassé mes attentes», a-t-il ajouté, cité par la chaîne de télévision ANN. Rappelons que l’homme était le chef du bureau de la jeunesse du comité local. Il n’a pas résisté à la tempête, il a été contraint de démissionner du parti, d’après des médias locaux.
Le comité national de la jeunesse du PLD a formulé ses plus plates excuses lundi 11 mars et a fait savoir que deux parlementaires qui avaient pris part à cet événement seront démis de leurs fonctions au bureau de la jeunesse, mais garderaient leurs sièges de députés.
Pour le PLD, qui règne quasiment sans interruption depuis sa création en 1955, ce gros scandale tombe au plus mal. En effet le parti du Premier ministre fait tout pour convaincre les femmes de se jeter à l’eau pour davantage de diversité dans un pays où la politique est une affaire d’hommes. Rappelons également les déflagrations de la fraude financière qui avaient poussé quatre ministres à la démission en novembre 2022.
Tout ça commence à faire beaucoup. Fumio Kishida file du mauvais coton, il a intérêt à remettre vite de l’ordre dans ses rangs et stopper l’agitation autour de son parti.
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