Alors que l’Occident presse la Chine de peser de son poids pour infléchir le président russe Vladimir Poutine son armée a encore martyrisé l’Ukraine dans la nuit d’hier jeudi à ce vendredi 28 avril. Une pluie de missiles s’est abattue sur la capitale, Kiev et dans plusieurs endroits du pays. Le dernier bilan fait état d’au moins 12 décès, d’après les autorités…
Toutefois tous les projectiles russes n’ont pas pu toucher leurs cibles, l’armée de l’air ukrainienne dit avoir pulvérisé 21 missiles de croisière et deux drones. «Les forces de la défense ont détruit 21 missiles de croisière de type X-101/X-555 sur un total de 23 ainsi que deux drones», lit-on sur Telegram. Il est vrai que la défense aérienne ukrainienne s’est bonifiée sensiblement avec l’arrive du matériel occidental, notamment le fameux système antimissile américain Patriot.
Mais quand vous avez un territoire de 576 450 km2 – la superficie de la Crimée n’est pas prise en compte – il est impossible de tout sécuriser, forcément ça passe entre les mailles du filet, et ça fait toujours de gros dégâts. Même Israël, beaucoup plus “petit” (20 770 km2 hors les zones occupées de Cisjordanie, de Jérusalem-Est et du plateau du Golan), ne peut pas stopper tout ce que les Palestiniens lui balancent en dépit des prouesses de son système Dôme de fer…
D’après la municipalité de Kiev, 11 missiles de croisière et 2 drones ont été détruits au-dessus de la capitale. «Aucune victime civile ni aucun dommage aux bâtiments résidentiels ou aux infrastructures n’ont été signalés», a dit le chef des forces de défense antiaérienne de Kiev, cité par l’administration. On signale tout au plus la coupure d’une ligne électrique suite à l’impact d’un débris.
Par contre à Dnipro, grande ville du centre-est de l’Ukraine, l’assaut russe a causé 2 morts, d’après le maire. Des missiles «ont de nouveau tué des civils à Dnipro. Une jeune femme et un enfant de trois ans sont décédés», précise-t-il sur Telegram.
À Ouman, ville de près de 80 000 habitants au centre du pays, la BBC avait avancé un premier bilan de 3 morts suite aux tirs nocturnes russes. Mais «le nombre de morts a augmenté» à 10, les secouristes ayant dégagé 3 dépouilles des vestiges d’un immeuble résidentiel, a signalé le ministre de l’Intérieur.
L’artillerie russe s’est acharnée sur les villes et infrastructures ukrainiennes l’hiver dernier mais l’intensité des frappes a fortement baissé ces derniers mois. Depuis le début du mois de mars dernier la capitale était épargnée par les missiles russes. Ce qu’on sait c’est que Moscou a très mal pris le coup de fil entre son seul grand allié, le président chinois Xi Jinping et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky…
Si Pékin n’a jamais formellement condamné l’agression russe et a même multiplié les gages d’amitié en direction de Moscou le fait est que ce conflit s’éternise et fait de sacrés dégâts dans l’économie mondiale. Aussi bien les Occidentaux que les Chinois ont maintenant envie que la guerre s’arrête, d’une manière ou d’une autre. C’est d’ailleurs la position commune qui est sortie de la visite du président français Emmanuel Macron en Chine.
Dans le plan de paix de Pékin, qui contient 12 points assez vagues, il n’est pas formellement dit que Poutine devra rendre toutes les terres ukrainiennes qu’il a arrachées. Mais le document dit ceci : “la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale de tous les pays”. Les termes sont encore plus précis dans le communiqué conjoint de la France et de la Chine, publié à Paris le 15 février dernier : “l’intégrité territoriale et (…) la souveraineté de l’Ukraine”…
On sait aussi qu’un autre plan, introduit par le Brésil et soutenu par un groupe de pays, propose que Moscou garde la main sur la Crimée et restitue le reste.
Kiev va installer son ambassadeur à Pékin – ça ne plaira pas au Kremlin – et une délégation chinoise se rendra prochainement en Ukraine pour travailler sur les modalités de la paix. Donc les choses vont bouger, il faudra de toute façon une perspective de sortie de crise, les deux belligérants étant allés au-delà de ce qu’ils pouvaient supporter et leurs soutiens montrant des signes patents de fatigue.
De toute évidence Poutine devra lâcher des morceaux, de gré ou de force. Maintenant sur quoi il cédera, comment et quand ? L’avenir nous le dira…
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