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Le “petit” Ben Salmane est devenu Grand, il envoie balader Biden : Aucun Arabe ne combattra les Houthis

Le “petit” Ben Salmane est devenu Grand, il envoie balader Biden : Aucun Arabe ne combattra les Houthis

En 2021 les Américains et les Saoudiens étaient encore les meilleurs du monde. Riyad pouvait même compter sur Washington – et la France – pour l’armer dans sa guerre interposée au Yémen, contre les rebelles Houthis. En 2024 le président américain Joe Biden déclare la guerre aux mêmes Houthis, les bombarde au motif qu’ils menacent les intérêts commerciaux occidentaux en mer Rouge. Biden sonne le rassemblement pour former une coalition internationale et là patatras : l’Arabie saoudite refuse catégoriquement de se joindre aux Américains…

Les temps ont changé, Riyad n’est plus à la botte de la Maison Blanche. La “petite” Arabie saoudite est devenue grande et dit haut et fort ses ambitions géostratégiques. Le prince héritier Mohammed Ben Salmane fait feu de tout bois et surtout il fait cavalier seul, et les préoccupations des Américains sont le cadet de ses soucis. La guerre de la mer Rouge pour dégager la voie aux navires occidentaux ce n’est pas sa guerre. Lui ce qu’il veut c’est se dégager du bourbier yéménite qui ne lui a rien apporté, à part des dépenses militaires faramineuses et une réputation de sanguinaire.

Ce qui s’est passé entre temps c’est que l’Arabie saoudite a fait la paix avec l’Iran, le parrain des Houthis. Et ce pacte permet aux Arabes de dormir sur leurs deux oreilles, ce qui n’est pas négligeable quand on a un voisin puissant, influent et nuisible comme l’Iran. Alors ce n’est certainement pas le moment d’énerver Téhéran en guerroyant contre ses protégés yéménites. Alors que les Américains et les Européens y aillent seuls si ça leur chante, mais ce sera sans les Saoudiens et la cohorte d’Etats arabes qui obéissent à Riyad au doigt et à l’oeil.

Le jeune Ben Salmane a très vite compris qu’il valait mieux dépenser les ressources du royaume dans la préparation de l’après-pétrole et peu importe l’aspect des partenaires : Ce sera un coup la Chine, un coup les Européens, parfois les Américains et maintenant l’Afrique. Bref, tout ce qui peut rapporter est bon à prendre pour le très vorace et pragmatique prince héritier saoudien. Cet éclectisme ne plait pas aux USA, qui voudraient garder éternellement l’Arabie saoudite dans son giron. Trop tard, l’oiseau s’est envolé.

La première fois que Ben Salmane a dit Non à Biden c’était en juillet 2022, quand le président des tout-puissants Etats-Unis d’Amérique était venu jusqu’à Djeddah pour quémander la hausse de la production de pétrole afin de faire baisser les cours, et donc l’inflation au pays de l’Oncle Sam. Depuis Riyad n’a fait que des choix qui déplaisent à Washington. Mais tant pis pour ce dernier, il devra composer avec…

En novembre 2022 le président américain avait réhabilité Ben Salmane après l’horrible assassinant du journaliste saoudien Jamal Khashoggi. Depuis le prince a retrouvé la route des chancelleries occidentales, de ses palais et appartements cossus à l’étranger pour y passer ses vacances. Il n’a plus besoin de Biden, il connait le chemin…

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