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Les USA choquent l’Afrique, le monde : Les “bienfaits” de l’esclavage s’enseignent à l’école

Les USA choquent l’Afrique, le monde : Les “bienfaits” de l’esclavage s’enseignent à l’école

Le gouverneur républicain de Floride, Ron DeSantis, est allé très loin, trop loin, dans une société polarisée, un pays fragmenté, intrinsèquement violent et encore marqué par les stigmates de l’esclavage. Il a osé donner son feu vert à un programme scolaire qui fait l’apologie des “bienfaits” de ce crime contre l’humanité que les USA ne répareront jamais. Et d’ailleurs même s’ils le voulaient ils ne peuvent pas. Même le trublion des conservateurs américains, l’ex-président Donald Trump, n’a pas franchi le Rubicon…

La bataille dans le camp républicain pour rafler le ticket vers la présidentielle de 2024 est à ce prix. Ron DeSantis a décidé de se livrer à toutes les outrances pour se donner une petite chance de titiller Trump, au sommet pour la primaire des républicains selon les sondages. Après le «Don’t say gay» qui interdit les débats en classe sur l’orientation sexuelle ou l’identité de genre à l’école maternelle et primaire, après le «Stop Woke Act» qui désacralise toutes les théories sur la race, même les plus nauséabondes, le républicain franchit un autre palier.

Le Conseil de l’éducation de Floride a autorisé mercredi 19 juillet de nouvelles normes autour de l’enseignement de l’histoire des Afro-Américains à l’école, rapporte The Guardian. Ce cadre réglementaire fait sauter tous les verrous autour de l’esclavage. Le document, 216 pages, s’est même permis de mentionner que l’esclavage aurait permis aux Afro-Américains de «développer des compétences qui, dans certains cas, pouvaient être appliquées pour leur bénéfice personnel».

Par ailleurs les nouvelles directives ouvrent la voie à un révisionnisme qui fera le lit de tous les excès. Du pain bénit pour les suprémacistes blancs. Par exemple il sera possible de présenter autrement les violences perpétrées par les manifestants noirs lors de certaines émeutes raciales telles que celles d’Atlanta en 1906, qui s’étaient soldées par le meurtre d’une douzaine d’Afro-Américains, ou la tuerie de masse de Tulsa en 1921, au moins une centaine d’Afro-Américains abattus.

La vice-présidente américaine Kamala Harris, d’origine jamaïcaine et indienne, est sortie de ses gonds. Elle a déclaré mercredi dernier dans une conférence à Delta Sigma Theta à Washington que ces nouveaux programmes scolaires sont une «histoire révisionniste»…

Après cet événement elle est allée vendredi dernier à Jacksonville (Floride) pour dénoncer haut et fort ce tournant historique. «Dans le monde entier, les gens connaissent notre histoire, […] et nous enverrions nos enfants à leur rencontre, ignorants de leur propre histoire ?», s’est-elle indignée.

La Florida Education Association, un syndicat qui pèse lourd – il parle au nom de plus de 150 000 éducateurs de l’Etat -, a abondé dans le sens de la vice-présidente en tirant sur ce nouveau programme, un «mauvais service rendu aux élèves de Floride» et un «grand pas en arrière».

Rappelons qu’en mars 2023 le président Joe Biden avait plaidé publiquement pour que les Etats-Unis assument toutes les horreurs du passé et les enseignent aux jeunes générations, sans les travestir. Manifestement la Floride prend un malin plaisir à aller à contre-courant. Et il ne faudra pas compter sur la Cour suprême, dominée par les juges républicains, pour ramener le pays à la raison. C’est aussi ça l’Amérique : le meilleur mais surtout le pire…

 

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