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Libye : 3ème assaut contre la capitale, les USA et l’UE craignent le pire

Libye : 3ème assaut contre la capitale, les USA et l’UE craignent le pire

Les dirigeants libyens et leurs cohortes de milices armées n’en fissent pas d’être un problème pour leurs concitoyens, les voisins de la Libye et les soutiens occidentaux. Après la montée de fièvre autour des sites pétroliers, qui avait paralysé la production, les armes reparlent dans la capitale, Tripoli, toujours par la volonté du même homme, le puissant ancien ministre de l’Intérieur Fathi Bachagha. Il est à la tête d’un gouvernement parallèle adoubé par le Parlement installé à l’Est et le maître de la région, l’imprévisible maréchal Khalifa Haftar…

Les troupes de Bachagha ont fait irruption à Tripoli ce mardi 17 mai. Evidemment l’armée régulière et les groupes acquis à la cause du gouvernement légitime d’Abdelhamid Dbeibah – c’est lui qui est reconnu par la communauté internationale – n’ont pas laissé faire. S’en est suivi un affrontement armé qui a duré des heures. In fine les hommes de Bachagha ont quitté la capitale rapporte France 24, mais on est à peu certain qu’ils reviendront…

Le service de presse du gouvernement rival a fait savoir dans un communiqué que son Premier ministre, Fathi Bachagha et bon nombre de ses ministres avaient “quitté Tripoli pour préserver la sécurité […] des citoyens“, après des combats dès l’aube en plein centre-ville. Ce même service de presse avait annoncé plus tôt dans la journée “l’arrivée du Premier ministre du gouvernement libyen, Fathi Bachagha, accompagné de plusieurs ministres, dans la capitale Tripoli, pour y débuter ses travaux”…

Cela fait des mois que le Parlement harcèle Abdelhamid Dbeibah pour qu’il quitte son fauteuil. Mais il bute sur l’obstination du Premier ministre, qui soutient mordicus qu’il ne lâchera le pouvoir qu’après des élections en bonne et due forme pour installer une majorité gouvernementale. Manifestement Bachagha et Haftar n’ont aucune envie de se soumettre au verdict des urnes, de crainte que le choix des citoyens se porte sur le fils du défunt guide libyen, Saïf al-Islam Kadhafi. Les élections étaient prévues en décembre dernier. On n’en entend plus parler depuis…

Rappelons que le maréchal Haftar, puissamment armé (il est soutenu par la Russie et l’Egypte, on parle aussi de la France et des USA), a tenté en 2019 de s’emparer de la capitale. Mais l’armée loyale lui avait tenu tête. Récemment, le 10 mars 2022, ses milices avaient remis le couvert en campant à l’entrée de Tripoli. La médiation de l’Envoyé spécial de l’ONU pour la Libye, Stephanie Williams et de l’ambassadeur des USA, Richard Norland, avaient permis de désamorcer la bombe…

Cette fois d’après la presse libyenne Bachagha a accepté de quitter la capitale après une médiation conduite par une unité de l’armée loyale. Combien de temps le pays va pouvoir supporter ces éruptions ? Avec toutes ces armes qui circulent le chaos guette

Les États-Unis sont très préoccupés par les informations faisant état d’affrontements armés à Tripoli. Nous demandons instamment à tous les groupes armés de s’abstenir de recourir à la violence et aux dirigeants politiques de reconnaître que prendre ou conserver le pouvoir par la violence ne fera que nuire au peuple libyen“, a dit l’ambassade américaine à Tripoli.

Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a parlé d’une situation “devenue très grave ces dernières heures (…). Nous nous attendions à ce que quelque chose comme ça se produise parce qu’en Libye nous n’avons pas eu d’élections mais nous avons deux gouvernements (…) Et tôt ou tard, quand il y a deux gouvernements, ils s’affrontent“, a-t-il confié à Bruxelles.

 

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