Le combat entre les autorités et l’inflation a été long et âpre. C’est pour le gagner que les autorités ont renoncé en février 2022 à la levée des subventions. C’est pour des résultats tangibles dans le couffin des consommateurs que les pouvoirs publics se sont mobilisés pour traquer les spéculateurs en février 2023, avec des résultats spectaculaires en à peine 45 jours. Il faut croire que le gouvernement de Aziz Akhannouch est en passe de gagner la bataille (à moins qu’il y ait un autre cataclysme conjoncturel, international surtout). D’après le Haut-Commissariat au plan (HCP) l’inflation est tombée à 1,1% au premier trimestre 2024, son niveau le plus bas depuis 11 trimestres. C’est assurément la meilleure nouvelle de l’année pour les sujets de Sa Majesté, qui ne voyaient plus le bout de la crise.
Le royaume doit cette embellie sur le front des prix à un net reflux des tarifs des produits alimentaires, -1,4% sur un an, après être montés à 7,7% au précédent trimestre. La hausse très mesurée des prix des produits non alimentaires, +0,9% sur un an, contre 1% au quatrième trimestre 2023, y est aussi pour beaucoup.
La note de conjoncture du premier trimestre 2024 et des perspectives pour le deuxième trimestre 2024 s’est aussi intéressée à l’inflation sous-jacente, laquelle ne prend pas en compte les produits subventionnés par l’État. Eux aussi ont enregistré une majoration mais avec une cadence moins soutenue que celle de l’inflation globale, 2,5% au premier trimestre 2024 après 3,7% au précédent trimestre. La baisse des pressions inflationnistes dans l’alimentation (hors produits frais) et le repli des prix des produits manufacturés ont porté ce segment, indique le document du HCP.
Les prix de l’alimentaire, qui ont flambé en 2023, seraient le facteur principal du recul de l’inflation, notamment grâce à la diminution des prix des produits frais, -0,6 point, surtout les légumes frais et les agrumes. Par ailleurs il ne faut pas négliger l’augmentation de l’offre sur le marché, grâce essentiellement à l’alternance du cycle de production de certaines cultures et une montée des importations.
Mis à part les produits frais il faut signaler les effets de la tendance à la baisse des prix des produits de base à l’international, notamment les céréales et les huiles de table. Signalons aussi une majoration des prix du tabac, en janvier dernier, bien moins importante que celle de l’an dernier (+2,2% janvier 2024 contre 5,4% en 2023).
Au sujet des prix des produits non alimentaires ce sont surtout ceux des produits manufacturés qui ont baissé le plus, +0,6%, contre 1,6% au trimestre précédent. Il y aussi la bonne tenue des services : +1,1% en janvier dernier contre 1,2% le même mois en 2024. Le repli des prix des produits pharmaceutiques en janvier (-0,1 point de contribution à l’inflation) a pesé lourd sur ce segment, avec la réduction de la TVA sur ces produits.
Par contre pour l’énergie on repassera, ses prix se sont presque figés (à peine -0,1%) après la nette baisse de 1,5% enregistré au précédent trimestre.
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