La réputation c’est le fonds de commerce de toutes les marques et quand on la perd on perd tout. La société qui commercialise le label américain McDonald’s au Maroc avait essuyé une campagne massive de boycott qui l’avait obligé à prendre ses distances avec la maison-mère, dont l’enseigne israélienne nourrit gratuitement les soldats de Tsahal. Une autre marque marocaine, Dari Couspate, est prise dans la tempête. Le numéro 1 du couscous et des pâtes alimentaires est accusé de normaliser avec Israël. Les réseaux sociaux ne pardonnent pas…
Le hashtag #BoycottDari fait de sacrés dégâts. Le simple fait de voir ces produits trôner sur le site internet de l’entreprise israélienne Tomer, spécialisée dans l’import-export de produits alimentaires, a déclenché des tirs nourris. Des captures d’écran et des tweets abondamment repris accusent la marque de collusion avec l’entité sioniste, de piétiner la cause palestinienne. Suffisant pour que les ventes fondent comme neige au soleil.
Pourtant l’accord avec Tomer n’est pas nouveau, déjà en mars 2021 le ministre israélien des Affaires étrangères a posté sur sa page Facebook une photo de la marque de couscous citée pour ébruiter son importation en Israël et magnifier la «coopération mutuelle» entre les deux nations. L’affaire revient comme un boomerang. Pourtant à l’époque très peu de Marocains s’en offusquaient, au contraire cette petite prouesse économique était saluée…
Les crimes de guerre massifs et aveugles de l’armée israélienne à Gaza, insoutenables pour la conscience collective marocaine, sont passés par là. Et la crise de conscience montera crescendo avec les horreurs que prépare en ce moment même le sanguinaire Benjamin Netanyahu pour endeuiller le Ramadan des Palestiniens. Dari comme beaucoup d’autres n’ont pas vu venir l’Etat hébreu, ils ne s’attendaient certainement pas à un tel niveau d’inhumanité, pour autant ça ne les exonérera pas de leur responsabilité historique.
Face au tollé la marque de couscous a annoncé dans un communiqué qu’elle cesse toutes ses exportations vers Israël, en accompagnant le texte avec des gages sur les vertus morales et sa responsabilité sociale face aux drames quotidiens qui s’abattent sur le peuple palestinien. La direction de la société précise qu’elle n’a jamais organisé la commercialisation de ses produits sur le marché israélien et que les rares fois où cela s’est produit c’était le fait d’une petite communauté de consommateurs israéliens nostalgiques du Maroc…
Bon, il est permis de douter que ce label n’ait pas vécu grassement de ses recettes en Israël mais à ce stade l’essentiel est qu’il stoppe tout. Il est important que l’Etat hébreu sache que la mort qu’elle sème à Gaza ne peut pas être passée sous silence. Des Occidentaux le dénoncent publiquement avec des risques pour leur carrière, personne ne comprendrait que des frères arabes ne le fassent pas quels que soient par ailleurs les liens économiques entre leurs Etats et Israël.
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