Economie

Sommet UE-UA : Tunis aura-t-il sa part dans les 150 milliards € du “Global Gateway“?

Sommet UE-UA : Tunis aura-t-il sa part dans les 150 milliards € du “Global Gateway“?

Personne n’en parle sous le ciel tunisien, ni la cheffe du gouvernement, ni le ministre des Affaires étrangères et encore moins le chef de l’Etat qui a sans doute d’autres chats à fouetter en ce moment (il collectionne les têtes des magistrats et prépare la suite, quand il ne fignole pas son projet de réconciliation pénale). Pourtant se prépare au moment même où nous écrivons ces lignes une méga rencontre à Bruxelles (Belgique) entre l’Union européenne (UE) et l’Union africaine (UA). Les gros enjeux de cette affaire – un investissement de 150 milliards d’euros sur 5 ans – viennent d’être dévoilés au Maroc et au Sénégal. Et les pays africains sont déjà sur les starting-blocks. Et que fait la Tunisie dans tout ça ? Et bien on ne sait pas. Et ça en soi c’est déjà un énorme problème…

Précisons que cette rencontre de la plus haute importance a lieu dans une semaine – les 17 et 18 février 2022. Et pour le moment aucune annonce officielle de la part des autorités tunisiennes. Alors de deux choses l’une : Soit l’équipe de Najla Bouden travaille dans son coin, dans la discrétion la plus totale pour plus de sérénité, et dans ce cas elle ne tiendrait pas la promesse faite au Syndicat des journalistes sur le partage de l’information. Soit c’est l’impréparation totale pour cet événement – et ce ne serait pas la première fois -, et dans ce cas on peut être persuadé que le pactole de 150 milliards d’euros nous filera sous le nez…

Au dernier sommet entre la Chine et l’Afrique, à Dakar (Sénégal) fin novembre 2021, on avait pensé que le gouvernement se préparait en catimini pour ramener dans ses valises un financement ou même une vague promesse d’investissement. Et en général ça ne loupe pas avec Pékin, qui justement est très généreux avec les pays africains, leur évite les affres procédurales et très coûteuses – taux d’intérêt – du FMI pour amener l’Afrique dans le giron de la Chine. In fine le ministre tunisien des Affaires étrangères était rentré de Dakar les mains vides. En tout cas s’il avait ramené quelque chose ça se saurait…

La Tunisie ne peut pas se permettre de rater le rendez-vous de Bruxelles. A l’occasion sera détaillé le “Global Gateway“, un plan de grande envergure pour permettre à l’Europe de regagner le terrain perdu en Afrique, sous les coups de boutoir de la Chine. La Tunisie a toute sa place dans ce dispositif. En effet l’argent ne sera pas injecté partout dans le continent, mais dans des pays qui présentent des atouts en termes de compétences, de sécurité, de progrès numériques, de potentiel pour les énergies renouvelables, etc.  La Tunisie dispose de tout cela, à elle de faire ce qu’il faut pour les valoriser. Et ça urge car pour le coup l’Europe a décidé d’aller vite…

Sous la houlette du président du Conseil de l’UE, le chef de l’Etat français, le très énergique Emmanuel Macron, les choses vont s’accélérer. Macron occupe la présidence européenne pour 6 mois et il voudra que les grandes lignes du “Global Gateway“soient déjà sur les rails. Si la Tunisie fait tout ce qu’a déballé la ministre de l’Industrie, elle a toutes ses chances. Ici on ne parle pas des sous que Tunis va négocier avec le FMI pour entretenir son armée de fonctionnaires, on parle de vrais leviers pour le développement, la création de richesse, l’emploi…

Mais ce que demande l’Europe c’est exactement ce qu’exige le FMI. L’exécutif tunisien devra donc remettre les citoyens au travail, réformer, trimer, mouiller la chemise. C’est à ce prix que la délivrance sera au bout…

 

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