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Ukraine-Une ONG déballe : Total et Shell continuent de financer la guerre de Poutine

Ukraine-Une ONG déballe : Total et Shell continuent de financer la guerre de Poutine

Le 13 juin 2022 on a appris que la Russie a continué à vivre confortablement de son pétrole, de son gaz et de son charbon malgré l’avalanche de sanctions suite à l’invasion de l’Ukraine. 93 milliards d’euros, c’est le montant astronomique collecté par Moscou à cette date, une recette qui venait essentiellement du business en Europe, 57 milliards d’euros. Cette affaire est venue s’ajouter aux ventes d’équipements militaires à Vladimir Poutine jusqu’en 2020 alors qu’il était censé être sous embargo depuis 2014, date à laquelle la Russie s’est emparée de la Crimée. L’ONG Global Witness vient de lâcher une autre bombe, toujours avec les mêmes protagonistes : l’Occident et la Russie…

Le rapport de l’ONG épingle cette fois le français TotalEnergies et le britannique Shell. Ce dernier aurait engrangé des «centaines de millions» de dollars depuis l’irruption des chars russes en Ukraine. «Les exportations de GNL [gaz naturel liquéfié] de la Russie contribuent à financer la guerre de ce pays en Ukraine et en 2022, leur valeur est estimée à 21 milliards de dollars», mentionne Global Witness dans son document.

La même source «estime que Shell a gagné des centaines de millions en commercialisant du GNL russe l’année dernière». Pas plus tard qu’en mai dernier le ténor britannique «a acheté et vendu près de 170 000 mètres cubes de gaz russe transportés par le pétrolier Nikolay Zubov», précise l’ONG.

Cependant on a appris que trois entreprises dépassent Shell, deux d’entre elles sont russes et le troisième est français : TotalEnergies.

«Malgré les crimes de guerre que ce commerce contribue à financer, il est légal», regrette Global Witness. «Il n’est pas interdit aux entreprises de commercialiser le gaz russe et, contrairement aux États-Unis, ni l’UE ni le Royaume-Uni n’ont interdit les importations de gaz russe (…). Le Royaume-Uni et les États membres de l’UE doivent agir», déclare l’ONG.

Pour leur défense Shell et TotalEnergies arguent qu’ils sont contraints d’honorer des contrats longue durée bien qu’ils se soient désengagés des partenariats russes après le 24 février 2022, date à laquelle la Russie a envahi son voisin.

Shell «a encore des engagements contractuels à long terme (…). Il existe un dilemme entre faire pression sur le gouvernement russe pour ses atrocités en Ukraine et assurer un approvisionnement énergétique stable et sûr. C’est aux gouvernements qu’il revient de décider des compromis incroyablement difficiles qui doivent être faits», martèle un porte-parole de l’entreprise.

TotalEnergies a presque le même argumentaire : il a «engagé la suspension progressive des actifs russes tout en veillant à poursuivre l’approvisionnement en GNL de l’Europe». La société «rappelle ainsi son devoir de contribuer à la sécurité de l’approvisionnement énergétique gazier de l’Europe […] dans le cadre de contrats à long terme qu’elle se doit d’honorer tant que les gouvernements européens ne prennent pas de sanctions contre le gaz russe»…

Le français ajoute qu’elle a «déjà cédé ses activités en Russie qui ne contribuaient pas à l’approvisionnement énergétique du continent».

Ces arguments ne consoleront pas les Ukrainiens, qui font face en ce moment même à des percées de la Russie à l’Est, déterminée à laver l’affront que Wagner a fait subir au maître du Kremlin. Tant que les Européens continueront de gonfler le trésor de guerre de Poutine il continuera de martyriser son adversaire. Kiev réclame à cor à cri depuis belle lurette qu’on ferme tous les robinets qui alimentent Moscou. Manifestement les intérêts des uns et des autres couvrent les cris de Volodymyr Zelensky.

 

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