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France-Algérie : Les mots de Macron raviront Le Pen, certainement pas Tebboune

France-Algérie : Les mots de Macron raviront Le Pen, certainement pas Tebboune

Le président français, Emmanuel Macron, qui s’apprête à recevoir cette année son homologue algérien, Abdelmajid Tebboune, a levé un petit coin du voile sur le menu de cette visite déjà historique à bien des égards. Dans un entretien avec l’écrivain franco-algérien Kamel Daoud publié par Le Point hier mercredi 11 janvier, Macron a déclaré qu’il n’est pas question de “demander pardon” pour les dérives sanglantes de la colonisation et de la guerre de libération. L’extrême droite est aux anges, Alger beaucoup moins

Ce n’est pas pertinent, et le mot [pardonner] briserait tous les liens“, avait confié Macron à l’écrivain franco-algérien Kamel Daoud lors de sa visite en Algérie en août 2022. Pourtant en 2017 le candidat à la présidentielle avait posé un acte spectaculaire en pointant la colonisation française comme un «crime contre l’humanité»…

Aucun de ses prédécesseurs ni même un politicien français de premier plan n’était allé aussi loin. Et d’ailleurs ces mots sont pour beaucoup dans le cheminement tortueux vers “l’apaisement des mémoires”. Le ton a un peu changé après l’élection de Macron. Certes il a condamné en 2021 le meurtre de masse des manifestants algériens en 1961 à Paris mais aucune excuse formelle de la part de l’État pour les horreurs de la colonisation française.

S’exprimer sur l’Algérie est potentiellement périlleux, mais indispensable“, a dit Macron au journal français. “C’est difficile parce que c’est un sujet intime pour chaque [pays]” qui a causé “70 ans de traumatisme (…). Nous nous sommes refusé le droit de mentionner cette époque. Toute une génération d’hommes politiques français a contribué à l’omission et s’est construite autour d’elle», a reconnu le président français…

Ce qui ne l’empêche pas de conclure qu'”il n’appartient pas au président de la République de revendiquer un bilan du colonialisme“.

Macron en restera là manifestement pour son second et dernier mandat. L’apaisement des mémoires qu’il prône et pour lequel il a beaucoup oeuvré a aussi ses limites. Il revient à son successeur de marcher sur ses pas pour que la France et l’Algérie avancent. Enfin peut-être. Une chose est certaine ce ne sera certainement pas Marine Le Pen. En effet les 89 élus du Rassemblement national (RN) ont annoncé la couleur dès la première séance au Parlement, après les déclarations choc de leur cheffe de file sur l’Algérie

La même Marine Le Pen dont le papa, Jean-Marie Le Pen, a sa part dans les atrocités perpétrées par l’armée française en Algérie. Il monta par la suite le Front national (FN) pour poursuivre méthodiquement par d’autres moyens son combat contre l’Algérie, l’immigration, les étrangers, etc. Il collectionna tellement les dérives que sa fille a fini par enterrer le FN et le sulfureux passé de papa avec…

Mais les Le Pen seront toujours les Le pen, et le voyage de Tebboune à Paris en 2023 le démontrera encore une fois.

 

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