La Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH), prix Nobel de la Paix en 2015, survivra-t-elle au Dialogue national impulsé par le chef de l’Etat, Kais Saied ? Il faut se poser la question après la bronca des membres de 20 sections – c’est pas peu – suite à la décision du Bureau central de s’asseoir autour de la table de Saied.
Les protestataires ont émis un communiqué ce vendredi 27 mai pour exprimer leur refus catégorique de mouiller la LTDH dans une affaire dont les dés sont pipés. Il demandent à la direction de retirer le communiqué du 23 mai 2022 actant la participation de la ligue au projet du président de la République…
A noter que le texte porte les signatures des responsables des sections de Béja, Gafsa, Le Bardo, Sfax nord, Le Kef, Tunis-Beb Bhar, Tunis-nord, Sousse, Kairouan, Kélibia, Zaghouan, Nabeul, Metlaoui, Mateur, Monastir, Mahdia, etc.
Ils proposent dans la foulée la convocation d’un Conseil national extraordinaire pour fixer la voie à suivre…
Il est vrai que depuis le début on sait un malaise à la LTDH autour de cette affaire. Les responsables avaient pourtant pris toutes leurs précautions pour déminer le terrain, en tentant d’imposer certaines orientations dans le projet présidentiel. In fine ils avaient conclu qu’ils avaient suffisamment de garanties pour y aller, tout en posant quelques conditions. Mais même malgré ça plusieurs anciens responsables avaient estimé que la TDH ne pouvait pas s’associer à la démarche unilatérale de Saied. Le communiqué d’aujourd’hui est la preuve que le malaise persiste et qu’il y a un vrai risque d’implosion…
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