Peut-être que les indicateurs macroéconomiques de la France ne volent pas très haut (un taux de croissance de 1% prévu en 2024 par le ministre de l’Economie Bruno Le Maire), mais le patrimoine des Français lui se porte à merveille. Il a même progressé de 61% en 15 ans. Au deuxième trimestre 2023 dans l’Hexagone un ménage est assis sur 446 000 euros de patrimoine net en moyenne et un sur deux affiche un patrimoine en-dessous de 185 000 euros…
D’après une étude de la Banque de France le patrimoine net total des ménages français est monté à 14 041 milliards d’euros au deuxième trimestre 2023. A noter que le patrimoine net moyen d’un ménage est principalement composé d’immobilier (55%), d’actifs financiers (32%), de patrimoine professionnel (15%), lesté par quelques dettes hors immobilier (–2%).
Entre fin 2009 et le deuxième trimestre 2023 le patrimoine net total des ménages a progressé de 5 329 milliards d’euros (+61%), soit une évolution moyenne de 144 000 euros (+48%) par ménage, par rapport à une inflation cumulée de 31% durant la même période.
Au deuxième trimestre 2023 les 10% des ménages les mieux lotis détenaient 7 609 milliards d’euros, soit 54,2% de la totalité des richesses des ménages, contre 4 593 milliards d’euros fin 2009, soit 52,7%. Les 50% des ménages les moins riches affichaient pour leur part 705 milliards d’euros au deuxième trimestre 2023, soit 5% du volume global, contre 418 milliards d’euros (soit 4,8% des richesses) à la fin 2009.
La progression du patrimoine net des ménages en France depuis 2009 trouve sa principale explication dans la montée des prix de l’immobilier. Le patrimoine immobilier net d’emprunts a vu sa valeur gagner 2 684 milliards d’euros courants durant cette période (soit +71 000 euros en moyenne par ménage).
C’est bien connu : les Français sont grognons, beaucoup d’entre eux – surtout les jeunes – se plaignent de leurs conditions de vie et pensent que l’herbe est plus verte ailleurs. Mais l’explosion des millionnaires dans le pays et les bénéfices record des multinationales prouvent que le tableau n’est pas si noir au regard de la conjoncture internationale. Les performances de la deuxième économie de la zone euro – après l’Allemagne – sont notables. Mais je ne suis pas certain que ça rendra les citoyens français moins grognards…
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