Le débat de l’entre-deux-tours de la présidentielle pèsera lourd, encore plus qu’en 2017. En effet de l’avis presque unanime, le président-candidat, Emmanuel Macron, avait laminé Marine Le Pen. Cette dernière, dit son entourage, est bien mieux préparée pour la joute du 20 avril 2022. Sauf qu’entre temps il y a eu le déballage sur les fonds européens qu’elle aurait détournés quand elle était députée européenne. Autant de minutions pour Macron. Mais ce dernier a aussi ses casseroles : l’affaire McKinsey. Donc de ce point de vue les deux candidats sont quasiment à égalité. Reste à savoir qui des deux sera avantagé par la nouvelle mouture du débat de l’entre-deux-tours. Didier Froehly, qui sera le maître de cette affaire, a dévoilé le dispositif technique choisi cette année…
Première information : les plans de coupe. En 2017, la candidate du Rassemblement national (RN) avait été désavantagée par des prises de vue la montrant en train de s’agiter devant ses notes pour y dénicher des arguments, alors que le candidat de La République en Marche (LREM) traitait un sujet économique. “J’ai proposé aux rédactions de TF1 et France 2 de décrire clairement ce qu’allait être mon plan de coupe qui sera un plan d’écoute (…). Si le candidat ou la candidate tient le regard de son interlocuteur en face de lui, acquiesce ou non, a un rictus, etc., je peux passer autant de plans d’écoute que je veux. En revanche, si quelqu’un cherche dans les fiches, boit un verre d’eau, se gratte le nez ou regarde par terre, ça n’a aucun intérêt, ça n’apportera rien au fond“, a indiqué Didier Froehly sur Europe 1 ce lundi 18 avril.
Au sujet de l’éviction d’Anne-Sophie Lapix, journaliste de France 2, le réalisateur est d’avis que c’est une décision “normale“. “Les chaînes proposent, les candidats disposent (…). En revanche, je ne trouverais pas normal que les candidats demandent tel ou tel journaliste (…). Anne-Sophie fait déjà des émissions politiques pendant la campagne (…). Le couple Gilles (Bouleau) et Léa (Salamé) va très bien fonctionner“, commente Didier Froehly…
“J’ai envie que tout le monde soit content à la sortie du débat. (…) Je veux qu’il y ait du fond“, dit-il. Le réalisateur, qui a plus de 33 ans de carrière au compteur, en a dit un peu plus sur le dispositif technique : “La grue, qui propose un plan large du studio, est placée dans l’axe, et pas d’un côté qui privilégierait un candidat par rapport à un autre“, tout en précisant que les places des deux protagonistes ne sont pas encore déterminées vu que le tirage au sort se fera la veille du débat, mardi prochain.
A noter que le plateau télévisé, aménagé dans un studio de la Plaine-Saint-Denis, n’appartient ni à TF1 ni à France 2 et qu’il est équipé de pas moins de 23 caméras 4K. Gros plans à gogo, plans à deux, rien n’échappera aux téléspectateurs. “Et tout (le dispositif) est secouru” en cas de pépin technique, précise la réalisateur. Si on décide que le public sera absent, le réalisateur se rabattra sur un décor géant – de 30,50 mètres de largeur et 3,70 mètres de haut – derrière les candidats. “Le fond sera très joli et assez neutre“, conclut Didier Froehly.
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