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France-Le basculement : Les policiers font des selfies avec la nouvelle Star des racistes, Jordan Bardella

France-Le basculement : Les policiers font des selfies avec la nouvelle Star des racistes, Jordan Bardella

A droite toute… jusqu’à l’extrême. De toute évidence la société française file du mauvais coton et cultive, jour après jour, les germes de sa division, de son implosion. On en est là parce que l’extrême droite est devenu le centre de la vie politique, avec son armada de 89 élus au Parlement, conduits par la redoutable et très habile Marine Le Pen – rien à voir avec le pataud papa Jean-Marie. On en est là parce que c’est le Rassemblement national (RN) qui donne le tempo et oriente le débat sur les étrangers, sur ceux qui ont vocation à rester en France et ceux qui – l’écrasante majorité – ne doivent jamais y entrer. On en est là parce qu’on tolère de plus en plus que les pires maux de la société soient collés aux étrangers, même les punaises de lit. Ce qui devait arriver, fatalement, arriva : Celui qui incarne le mieux l’éclosion de ces dérives nauséabondes et symbolise le mieux son avenir prospère est devenu une Star au point que les policiers prennent des selfies avec lui : Jordan Bardella.

Les Le Pen c’est “Peanuts” face au petit jeune de 28 ans

Marine Le Pen lui a laissé les clés de la boutique – la présidence du RN – en 2022 pour aller ferrailler à l’Assemblée nationale, à la tête des députés de l’extrême droite. Bardella a à peine 28 ans et, déjà, tous les regards sont tournés vers lui. Son style détonne et serait encore plus percutant et efficace que celui de Le Pen. Il se dit que c’est lui que la droite craint le plus parce que son discours séduit et imprime encore plus que celui de son mentor. C’est pour vous dire le chemin que le jeune Bardella a parcouru en un court laps de temps, ce que des ténors de la politique ne font pas durant toute une carrière.

C’est cet homme qu’on a vu dans des photos avec des policiers, diffusées par plusieurs médias de la place. Les clichés ont été pris lors du 32e sommet de l’élevage à Cournon-d’Auvergne, dans le Puy-de-Dôme. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin fulmine et promet des représailles contre ses agents indélicats qui ont, tout de même, taché l’uniforme de la Police nationale. Darmanin a annoncé hier mardi 10 octobre qu’il a ordonné à ses services “de prendre des sanctions” contre ces policiers.

C’est très choquant. J’ai demandé à l’administration de prendre des sanctions“, a-t-il déclaré sur TMC. Il a précisé que “les forces de l’ordre votent comme tout citoyen pour qui elles veulent” mais elles sont astreintes à un devoir de réserve. “Les policiers, est-ce qu’ils ont droit de montrer dans la fonction une opinion politique? Non“, a-t-il ajouté…

Tout employé du secteur public, fonctionnaire ou contractuel, est obligé de “faire preuve de réserve et de retenue dans l’expression écrite et orale de ses opinions personnelles“, rappelle le site de l’administration française. Et cela est valable durant et en dehors des horaires de travail. C’est on ne peut plus clair, mais en face il y a la réalité, la trajectoire de la société, infiniment plus puissante.

Même l’ONU s’est en émue, peine perdue…

Comment faire valoir la force de la loi et du cadre normatif quand en plein Parlement on jette à la face d’un député “Retourne en Afrique, juste parce qu’il a pointé le traitement inhumain réservé aux migrants à qui on a fermé tous les ports, les condamnant au pire ? Comment mettre de la rationalité et du bons sens dans le débat social quand le pire de tous, Eric Zemmour, condamné à moult reprises pour injures raciales, a encore droit de cité dans les grands médias ? Comment apaiser une société où des policiers qui se prennent en photo avec une figure majeure de l’extrême droite ne risquent presque rien, à part une petite tape sur les doigts ?

La préfecture du Puy-de-Dôme a fait savoir sur France Bleu Pays-D’Auvergne qu’une enquête administrative a été diligentée. La radio locale indiqué qu’au moins cinq policiers sont dans le viseur. Mais toute cette agitation débouchera sur un avertissement, un blâme et tout au plus une exclusion temporaire – de un à trois jours – ou un Conseil de discipline. Ce n’est pas cher payé pour une apologie à peine voilée du racisme et de la xénophobie.

C’est cette police malade (je précise que la grande majorité des agents ne sont pas à ranger dans cette case et heureusement) qui a été épinglée au Conseil des droits de l’Homme de l’ONU en mai 2023. Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme a remis ça en juin. Ce n’est pas avec des sanctions aussi insignifiantes que Darmanin va solutionner ce mal profond. Ce n’est pas ainsi que la France va se réconcilier avec elle-même, avec ces pans de la société qu’on a laissé prendre le large au risque de compromettre dangereusement l’unité et la cohésion nationales.

 

 

 

 

 

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