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Le Sommet européen de la rébellion face aux USA et la Chine : ça fera rire Biden et Jinping…ou pas

Le Sommet européen de la rébellion face aux USA et la Chine : ça fera rire Biden et Jinping…ou pas

L’Union européenne (UE) est certes sur le papier un ténor économique, capable théoriquement de tenir tête à la première puissance mondiale, les USA et de faire face à la deuxième, la Chine, mais dans les faits le rêve de grandeur en est resté au stade du…rêve. Sur le plan géopolitique l’UE n’est pas décisive dans les grandes affaires du monde, parce qu’elle ne s’appuie pas sur la diplomatie et la politique de défense qui lui permettent d’exister. La preuve : Une guerre se déroule actuellement sur le sol européen – en Ukraine – et ce sont encore les Américains, comme lors des deux guerres mondiales, qui ont la clé de cette affaire et toutes les autres. Idem sur le plan économique : le projet européen patine. La croissance dans l’UE est restée scotchée à 0,4% en 2023, contre 2,5% aux Etats-Unis et 5,2% en Chine, même si les Chinois se débattent dans des affres sans précédent. Toutes ces problématiques sont débattues en ce moment au Sommet de Bruxelles.

Un colosse aux pieds d’argile…

Les dirigeants des 27 Etats-membres de l’UE ont du pain sur la planche ce jeudi 18 avril. Le moins qu’on puisse dire est que l’Europe a le plus grand mal à tenir ses promesses, les promesses d’un marché de 450 millions d’habitants qui peine à atteindre sa vitesse de croisière. La faute d’abord à une union mal née, pataude, complexe dans son fonctionnement et techniquement impossible à réformer du fait de ce vers dans le fruit : la règle paralysante du vote à l’unanimité pour toutes les grandes décisions. Le président français Emmanuel Macron a fait tout ce qu’il a pu pour bousculer les pesanteurs, il s’y est cassé les dents.

Alors certes il y a des succès, éclatants : En plus de 30 ans d’existence le marché unique a enfanté de ténors mondiaux dans l’aéronautique, la chimie, l’automobile, etc. Mais il y a aussi des échecs patents, une pléthore : Finance, défense, énergie, télécoms… Tous plombés par des réglementations nationales qui se tirent dans les pattes et donc atomisent la compétitivité des géants européens face aux américains et aux chinois. La volonté européenne est là, on la clame et déclame mais dans les faits…

Il n’y a pas de temps à perdre car le fossé entre l’UE et les Etats-Unis est de plus en plus grand“, a tonné l’ancien chef du gouvernement italien Enrico Letta, qui a pondu un rapport sur l’avenir du marché intérieur. Le texte sera épluché demain matin par les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE.

La question fondamentale est d’éviter les fragmentations, il y a des obstacles qui sont là depuis des années et des années. Il faut pousser (ce sujet) aujourd’hui parce que le décrochage est là“, a dit Letta. Le diagnostic est sans fard : l’Europe, frappée par le déclin démographique, est distancée dans la compétition mondiale de l’innovation, aussi bien pour les batteries électriques que pour l’intelligence artificielle.

Ils veulent un dur à cuire, encore plus dur que l’Allemande

L’industrie européenne est durement impactée par la flambée des prix de l’énergie depuis que la Russie a envahi l’Ukraine. Les concurrents étranges, dopés par des subventions massives et des réglementations “light” – surtout en Chine -, portent des coups très sévères aux Européens. “Un changement radical, c’est ce dont nous avons besoin“, a déclaré l’ex-président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, dont on dit qu’il pourrait remplacer l’Allemande Ursula von der Leyen à la tête de la Commission européenne.

Il y a un volume financier gigantesque, l’épargne des Européens, et aujourd’hui une partie substantielle de cette épargne sort de l’UE et n’est pas mobilisée pour soutenir l’innovation“, a souligné le président du Conseil européen, Charles Michel. Mais le chantier est titanesque : Pour la transition écologique et numérique il faudra décaisser plus de 620 milliards d’euros par an, d’après la Commission. S’y greffent les dépenses militaires pour appuyer l’Ukraine face à la Russie, un effort financier évalué par la BCE à 75 milliards d’euros par an.

La solution à tous ces problèmes ? L’Union des marchés de capitaux pour orienter l’épargne colossale vers l’économie réelle. La réunion d’aujourd’hui devra trancher sur des sujets qui végètent depuis 10 ans, lestés par des argumentaires technocratiques et des intérêts nationaux qui se heurtent. Concrètement les “petites” nations rejettent l’idée d’un contrôle financier centralisé, défendu par Paris, qui abrite l’Autorité européenne des marchés financiers (ESMA)…

Alors que faire et comment ? On attend les conclusions du conclave de Bruxelles… et surtout leur concrétisation, le pire cauchemar des Européens.

 

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