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Libye : le Représentant de l’ONU démissionne, vaincu par les “intérêts personnels au-dessus des besoins du pays”

Libye : le Représentant de l’ONU démissionne, vaincu par les “intérêts personnels au-dessus des besoins du pays”

Tout ce qui a été tenté pour tirer la Libye de la fange dans laquelle elle se débat depuis la disparition tragique de Mouammar Kadhafi a échoué. L’activisme du président français Emmanuel Macron n’a rien donné, pas plus que les efforts de la communauté internationale et de l’Union africaine pour requinquer le pays. Après s’être heurté à un mur le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU, Abdoulaye Bathily, a jeté l’éponge hier mardi 16 avril…

Face à l’impossibilité pratique pour les Nations Unies d'”agir avec succès” pour accompagner le processus politique et face à des responsables qui mettent “leurs intérêts personnels au-dessus des besoins du pays” le Sénégalais a dit Stop. Il a signifié au Conseil de sécurité que «malheureusement» les actes qu’il a posés au service de la nation ont été contrecarrés par «une résistance tenace, des attentes déraisonnables et l’indifférence envers les intérêts du peuple libyen».

«Depuis la fin de 2022, les efforts déployés par les Nations Unies pour aider à résoudre la crise politique en Libye par le biais d’élections se sont heurtés à des pressions nationales et régionales, révélant un défi intentionnel à s’engager sérieusement et une ténacité à retarder perpétuellement les élections», a-t-il ajouté.

L’émissaire de l’ONU a indiqué que «les conditions préalables proposées par les dirigeants libyens contredisent leur intention proclamée de trouver une solution au conflit dirigée par les Libyens et appartenant aux Libyens», et «jusqu’à présent, ils n’ont pas fait preuve de leur bonne volonté».

Il a déclaré que la Libye «est devenue le terrain de jeu de rivalités féroces entre les acteurs régionaux et internationaux motivés par des intérêts géopolitiques, politiques et économiques ainsi que par la concurrence qui s’étend au-delà de la Libye et qui est liée à son voisinage». Il invite les dirigeants libyens à cheminer ensemble vers un règlement politique «basé sur des négociations et des compromis»…

«Nous ne pouvons pas laisser les aspirations de 2,8 millions d’électeurs libyens enregistrés être éclipsées par les intérêts étroits de quelques-uns», a asséné Bathily.

Ce à quoi l’ambassadeur libyen Taher Al-Sunni a répliqué : «Nous continuons d’entendre certains qui continuent à nous prêcher et à critiquer la situation dans notre pays, nous donnant des leçons sur les principes d’humanité et de démocratie tout en fermant les yeux sur les scènes de tuerie et de destruction à Gaza. Tout en restant sourds aux cris des enfants et des femmes enterrés sous les décombres»…

Voilà, le diplomate libyen veut parler de tout sauf de son pays qui s’enfonce inexorablement, englué dans une division et une violence chroniques orchestrées par une myriade de milices lourdement armées, deux gouvernements et deux Parlements rivaux, deux armées, etc. Aux dernières nouvelles la production de pétrole n’est plus l’otage des affrontements armés, la Libye s’est même hissée à la première place en Afrique pour la production d’or noir. Mais sans stabilité politique et sécuritaire tout cet argent qui afflue ne redonnera pas le bonheur aux Libyens.

 

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