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RDC : Comment Tshisekedi a pu arracher 4 milliards de dollars à la Chine en rééquilibrant les contrats, le Sénégal fera de même

RDC : Comment Tshisekedi a pu arracher 4 milliards de dollars à la Chine en rééquilibrant les contrats, le Sénégal fera de même

Les contrats, des gros, signés sur un coin de table et qui désavantagent les intérêts suprêmes de la nation c’est terminé en République démocratique du Congo (RDC). Le président Félix Tshisekedi a commencé à les sabrer dès son arrivée au pouvoir, en 2019. C’est ce qui a permis d’arracher à la Chine la renégociation du méga accord de 7 milliards de dollars, avec un gros gain à la clé pour la RDC : 4 milliards de dollars, nets…

Mais si Kinshasa a pu tordre le bras à Pékin c’est aussi grâce à la pression populaire, celle de la société civile, révulsée par le fait que le contrat «mines contre infrastructures» conclu par l’ex-président Joseph Kabila n’ait tenu aucune de ses promesses. Parce que les termes des contrats miniers ont été déballés sur la place publique les citoyens s’en sont saisis et ont exigé que des correctifs soient apportés pour plus d’équité.

D’après l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) cela a complètement changé la donne dans l’exploitation du cuivre et du cobalt, par des entreprises chinoises. Désormais ces précieuses ressources rapporteront beaucoup plus au pays, fini les “clopinettes” de l’ère Kabila.

Paraphé en 2008 l’accord initial programmait un investissement de 3 milliards de dollars dans des infrastructures en RDC. A priori c’est une coquette somme, mais dès que le contrat a été rendu public de nombreux acteurs de la société civile ont dénoncé les termes du document, trop favorables à la partie chinoise. Le comité local de l’ITIE a sorti en décembre 2021 une étude  pointant «un préjudice sans précédent dans l’histoire de la RDC».

Le plus gros hic c’est que les infrastructures de base (routes, hôpitaux…) qui étaient mentionnées dans le contrat n’ont jamais vu le jour. Autre écueil : les réserves de cuivre sur lesquelles les financements chinois ont été étalonnés ont été sous-estimées. Pour faire simple : la RDC a été grugée dans les règles de l’art. Cela a clairement été établi quelques mois après par un rapport de l’Inspection générale des Finances…

Le document dit que la RDC n’a collecté que 822 millions de dollars depuis l’application de l’accord, alors que les sociétés chinoises ont engrangé près de 10 milliards de dollars de bénéfices. La protestation populaire a poussé les autorités congolaises à demander à Pékin de renégocier les termes du contrat «mines contre infrastructures». C’était un des thèmes de la visite du président Tshisekedi en Chine en mai 2023.

Les 4 milliards de dollars supplémentaires obtenus par Kinshasa seront principalement orientés vers la construction de près de 5000 km de routes. «En alignant ses efforts sur les priorités nationales, l’ITIE-RDC a tiré parti des divulgations de l’ITIE pour mener des analyses et stimuler le débat public, dans le but d’éclairer les politiques qui renforcent la mobilisation des revenus, assurent une distribution équitable des ressources et favorisent le développement durable», lit-on dans un article de blog publié le 25 mars dernier par l’organisation.

Et le tour de force de Tshisekedi pourrait faire des émules en Afrique, un continent assailli par les sollicitations pour ses manières premières. Le cinquième président du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, 44 ans, avait promis durant sa campagne électorale de renégocier les contrats gaziers et pétroliers pour donner au pays les moyens de hausser le niveau de son développement et d’offrir des emplois aux jeunes. Ces engagements font partie d’un vaste plan pour que le Sénégal recouvre sa pleine souveraineté. On en entendra parler très prochainement.

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