Le moins qu’on puisse dire est que la grande histoire entre le roi Charles III et ses sujets démarre mal. Son tout premier discours du Trône a tout simplement était salué par des huées ce mardi 7 novembre. Pourtant ça partait d’une bonne intention : sacrifier à la tradition britannique du «King’s speech», lequel marque le démarrage de la nouvelle session parlementaire. Comme le faisait sa mère la défunte reine Elisabeth, Charles a pris la parole devant les élus de la Nation. “The King” a même sécurisé ses arrières en évoquant le brillant (à part la fausse note des funérailles de Diana) et long règne de sa maman – 70 ans tout de même -, mais ce n’est pas passé…
Charles III a fait sensation en débarquant au palais de Westminster dans la carrosse d’or de la famille royale. Mais la suite sera beaucoup moins glorieuse. Le monarque a tout simplement été conspué après son allocution. Pourtant le “roi écolo” et humaniste multiplie les gages depuis son installation sur le trône, on l’a même vu dernièrement jusqu’en Afrique, au Kenya, pour faire amende honorable après les horreurs de la colonisation. Mais voilà, il y a de plus en plus d’anti-monarchie chez Sa Majesté.
Des centaines d’activistes se sont massés devant Westminster pour crier «Pas mon roi» et «Quel gâchis», en signe de contestation de cette tradition poussiéreuse et un peu hors-sol, il fait le dire. Sky News rapporte que c’est le groupe anti-monarchie Republic qui a chauffé les oreilles du roi. Il a dû se farcir un boucan d’enfer orchestré par 500 personnes bien en évidence avec leurs pancartes.
Charles III connait bien ces agitateurs, ils l’avaient chahuté lors de son couronnement en mai dernier. Six d’entre eux avaient été arrêtés. A noter que le souverain n’a nullement été gêné par leur bronca, il a quand même terminé son discours, un texte que lui a glissé le Premier ministre Rishi Sunak et qui sent à plein nez la pré-campagne électorale, pour laquelle d’ailleurs il est très mal parti, selon les sondages.
Donc ce qu’a dit Charles III c’est ce que fera le gouvernement conservateur s’il est reconduit par les électeurs. «Mon gouvernement continuera de prendre des mesures pour réduire l’inflation, alléger le coût de la vie des familles et aider les entreprises à financer de nouveaux emplois et de nouveaux investissements», a dit le souverain britannique dans son allocution….
Justement en parlant d’inflation et de cherté de la vie, le roi les a peut-être oubliées quand il a commandé ses travaux très onéreux pour le château de Buckingham Palace, tout ça bien entendu pioché dans le Trésor public en pleine crise économique, pour un lieu qu’il n’habite même pas. Ses détracteurs se sont peut-être rappelés que ce souverain ne leur ressemblait pas, quoi qu’il en dise. En la matière – les dépenses – le Premier ministre n’est pas mal non plus, mais au moins l’ex-banquier d’affaires le fait avec ses propres deniers, enfin plutôt ceux de sa femme, plus riche que la famille royale.
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