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Ukraine : la Russie entame la tactique de la terre brûlée, un barrage hydroélectrique saute

Ukraine : la Russie entame la tactique de la terre brûlée, un barrage hydroélectrique saute

La guerre en Ukraine vient de franchir un palier supérieur avec la destruction partielle du barrage de la centrale hydroélectrique de Nova Kakhovka, à l’Est. Une catastrophe environnementale, sociale et économique pour un pays qui a déjà payé un trop lourd tribut à un conflit que Vladimir Poutine a imposé au monde, pour des motifs fabriqués de toutes pièces. Moscou accuse Kiev d’avoir détruit cet ouvrage. Il faut juste rappeler que c’est l’armée russe qui occupe les lieux depuis qu’elle a envahi le pays et que théoriquement personne ne peut approcher le barrage sans être repéré. Et il est exclu, techniquement, que le site soit bombardé depuis les airs. Si la Russie nie énergiquement sa responsabilité dans cette affaire c’est parce qu’elle risque gros devant les juridictions internationales, en plus de ses autres crimes. En effet  l’article 56-1 du Chapitre III du Protocole additionnel à la Convention de Genève interdit formellement de démolir les barrages hydroélectriques ainsi que les infrastructures énergétiques. C’est pourtant ce que fait l’armée russe depuis le 24 février 2022

La destruction d’infrastructures civiles est clairement considérée comme un crime de guerre, et nous demanderons des comptes à la Russie et à ses mandataires“, a commenté sur Twitter le président du Conseil européen Charles Michel. Le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kouleba, vient de condamner cet “acte terroriste“. Il a émis le communiqué qui suit :

“Dans la nuit du 6 juin, la Fédération de Russie a fait sauter le barrage de la centrale hydroélectrique de Kakhovka, située près de la ville de Nova Kakhovka, dans le territoire temporairement occupé de la région de Kherson.

Des dizaines d’agglomérations situées de part et d’autre de la rivière Dnipro ont été menacées d’inondation.

Les unités de la police nationale et du service d’urgence de l’État ukrainien dans la région de Kherson prennent des mesures urgentes pour évacuer les civils des zones d’inondation potentielles. Les habitants de la rive gauche temporairement occupée de la région de Kherson sont informés.

Nous considérons que la destruction du barrage de la centrale hydroélectrique de Kakhovka par la Fédération de Russie est un acte terroriste contre les infrastructures essentielles de l’Ukraine, qui vise à causer le plus grand nombre possible de victimes et de destructions. L’attaque terroriste contre la centrale hydroélectrique de Kakhovka avait été activement discutée au niveau des forces d’occupation dans la région de Kherson et par des propagandistes à la télévision russe, ce qui indique qu’elle avait été planifiée à l’avance.

La destruction du barrage de la centrale hydroélectrique de Kakhovka est un acte de terrorisme humain et environnemental, la plus grande catastrophe causée par l’homme en Europe au cours des dernières décennies, et une autre manifestation du génocide russe contre les Ukrainiens. Telle est la réponse du Kremlin aux pays qui appellent à des pourparlers de paix avec la Russie.

En raison de la baisse du niveau d’eau dans le réservoir de Kakhovka, il pourrait y avoir un risque d’incident dans une autre infrastructure critique occupée par la Russie : la centrale nucléaire de Zaporijjia.

Nous appelons la communauté internationale à condamner fermement l’attaque terroriste russe contre la centrale hydroélectrique de Kakhovka.

Ce crime commis par la Fédération de Russie confirme la grande importance de la formule de paix du président ukrainien Volodymyr Zelenskyy. Nous appelons les partenaires internationaux à se joindre à sa mise en œuvre dès que possible, en particulier les points relatifs à la lutte contre l’écocide, au nucléaire et à la sécurité énergétique.

La Russie devra compenser toutes les conséquences de son crime : pour les personnes, les infrastructures et l’environnement.

Nous demandons également au Groupe des Sept et à l’UE d’envisager immédiatement d’imposer de nouvelles sanctions de grande envergure à la Russie, en particulier aux industries nucléaires et de missiles russes.

À la suite de la réunion du Conseil national de sécurité et de défense de l’Ukraine dans la matinée du 6 juin, la liste des actions proposées par le ministre des Affaires étrangères Dmytro Kuleba pour le ministère des Affaires étrangères de l’Ukraine dans le contexte de la réponse a été approuvée, qui comprend notamment la convocation par l’Ukraine d’une réunion urgente du Conseil de sécurité de l’ONU et l’évocation de la question de l’attaque terroriste russe lors d’une réunion du Conseil des gouverneurs de l’AIEA, ainsi que l’utilisation du mécanisme de protection civile de l’Union européenne”.

 

 

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