Finalement le secrétaire d’État américain Antony Blinken est venu, il a débarqué à Pékin ce dimanche 18 juin. Le président Xi Jinping n’avait pas reçu une visite américaine de ce niveau depuis 5 ans. C’est dire le caractère délétère des relations entre les USA et la Chine…
Ce voyage était prévu en février dernier mais le ballon-espion chinois qui se serait baladé sur le ciel américain a tout envoyé valser. Très courroucé le chef de la diplomatie américaine n’avait même pas voulu rencontrer son homologue chinois lors de la Conférence de Munich sur la sécurité mondiale, en février dernier en Allemagne. De son côté Pékin avait très mal pris tout le battage autour de la destruction de l’appareil chinois, un engin météorologique qui se serait égaré argue-t-on…
Et depuis c’est la guerre froide, avec des coups sévères portés par Washington, dans le domaine technologique surtout. Pourtant les choses allaient plutôt bien après la rencontre très cordiale entre Jinping et le président américain Joe Biden en novembre dernier, en marge du sommet du G20 en Indonésie. Il faudra tout recommencer.
Bon, il ne faut pas s’attendre à des miracles pour la visité de Blinken, mais le but à minima est de réactiver les canaux diplomatiques et garder le contact pour «gérer de façon responsable la relation sino-américaine», a dit le département d’État. C’est aussi ce que Pékin appelle de ses voeux, en vertu des gros intérêts de la Chine sur le marché américain.
Il y a urgence à apaiser les tensions et à poser des jalons solides car en 2024 il y aura des élections aux Etats-Unis et à Taïwan, le protégé des Américains que la Chine s’est juré de récupérer par tous les moyens, même armés. Par ailleurs il y a la situation explosive en mer de Chine où par deux fois des avions militaires chinois et américains ont frôlé la collision.
En tout cas Biden a fait profil bas sur le fameux ballon-espion chinois en déclarant devant la presse peu avant le départ de Blinken pour Pékin : «Je ne pense pas que les dirigeants [chinois] savaient où il se trouvait, ce qu’il contenait et ce qui se passait (…). Je pense que c’était plus gênant qu’intentionnel»…
Le président américain espère même une rencontre avec son homologue chinois «au cours des prochains mois [pour] parler de nos différences légitimes, mais aussi des domaines dans lesquels nous pouvons nous entendre».
Même tonalité chez Blinken : il compte sur cette visite de deux jours pour «ouvrir des lignes de communication directes afin que nos deux pays puissent gérer notre relation de manière responsable, y compris en abordant certains défis et mauvaises perceptions et pour éviter des erreurs de calcul»…
«Une compétition intense requiert une diplomatie continue afin de s’assurer qu’elle ne tourne pas à la confrontation ou au conflit», car «le monde s’attend à ce que les États-Unis et la Chine coopèrent», a-t-il conclu.
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