La célébration du 60e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, le 5 juillet 2022, avait des accents guerriers, avec une parade militaire de haut vol pour impressionner le voisinage. Changement de ton cette année. Certes le défi sécuritaire reste prégnant et d’ailleurs c’était un des sujets du voyage du président Abdelmadjid Tebboune en Russie dernièrement, même si Alger se garde de l’ébruiter. Mais clairement les priorités et urgences du pays sont ailleurs…
Le chef de l’Etat avait déjà donné le ton à Moscou le mois dernier et y revient à l’occasion de la célébration du 61e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, ce mercredi 5 juillet. Il faut faire «le pari du changement (…). Nous sentons l’ampleur et la noblesse des efforts attendus de nous tous à tous les niveaux et à tous les postes», a martelé Tebboune dans un message diffusé hier par la présidence de la République.
Il a ajouté que dans cette conjoncture internationale compliquée la nation entière est invitée «à plus de vigilance et de travail, pour gagner le pari du changement», à commencer par de nouveaux modes de pensée et de gestion qui «éliminent définitivement les notions de rente et la mentalité du Beylik qui dilapident les ressources nationales», a asséné le président Tebboune.
Par ailleurs il s’est réjoui du fait que la jeunesse ait “pris pleinement conscience des objectifs” des enjeux nouveaux et de ce qu’ils exigent en termes d’efforts. Il a illustré son propos par la bonne santé de l’investissement local et étranger, la valorisation du travail, la dynamique dans l’entrepreneuriat et l’économie du savoir. Une tendance confirmée par le boom des petites et moyennes entreprises (PME), «grâce aux incitations que nous avons instituées pour encourager l’esprit d’innovation et de créativité chez les jeunes», a indiqué Tebboune.
Lors de son séjour chez son homologue russe, Vladimir Poutine, le président algérien avait insisté sur les nouveaux chantiers : l’industrialisation du pays – une urgence absolue -, les exportations hors hydrocarbures, les énergies renouvelables, l’agriculture, l’industrie manufacturière, le tourisme et les technologies de l’information et de la communication…
Alger certes a les moyens – financiers – de ses ambitions, la volonté politique est clairement exprimée mais Tebboune sait que ça ne suffira pas, il lui faudra vaincre les résistances populaires pour lesquelles l’économie du pays paye un lourd tribut. Mettre le pays au travail et vite pour atteindre les objectifs fixés en termes de diversification des ressources est d’autant plus urgent que la rente des hydrocarbures a tendance à flancher partout dans le monde.
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