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Afrique : Le «Global Gateway» européen écrase le méga Plan chinois, quant à la Russie…

Afrique : Le «Global Gateway» européen écrase le méga Plan chinois, quant à la Russie…

Mauvaise nouvelle pour la Chine, qui a annoncé dernièrement son retour en force en Afrique (comprenez des financements mais pas pour les mêmes pays) : Les dirigeants africains se détournent progressivement de leur premier partenaire et bailleur – Pékin – pour regarder du côté de l’Union européenne (UE). Ou plutôt du “Global Gateway” avec son pactole de 150 milliards  d’euros, ses promesses de partenariats d’égal à égal – la Chine ne peut pas en dire autant – et tout le toutim…

«Global Gateway» contre le chinois «Nouvelles routes de la soie»… A en croire  une enquête publiée mardi 5 mars 2024 par l’Institut Choiseul, un think tank français indépendant, plus de la moitié (53%) des chefs d’entreprises africains interrogés désignent l’UE comme le premier partenaire commercial étranger qu’ils désirent avoir d’ici 2050. La Chine, les USA et la Russie viennent très loin derrière.

Dénommée “Enquête Afrique 2050 : l’Afrique de demain vue par celles et ceux qui la feront” l’étude a été réalisée en 2023 auprès de 314 patrons issus de 34 pays africains (20 pays francophones et 14 pays anglophones) dont la Côte d’Ivoire, l’Algérie, l’Afrique du Sud, le Nigéria, l’Angola, le Cameroun, etc.  La Chine devra se contenter de la deuxième place parmi les partenaires commerciaux privilégiés en Afrique d’ici la moitié du siècle en cours (16% des sondés).

Les Etats-Unis recueillent 11% de réponses favorables alors que seuls 3% des entrepreneurs se prononcent pour la Russie de Vladimir Poutine. Moscou devra ramer pour convaincre après toutes les promesses faites en mars 2023 et qui n’ont pas été confirmées lors du Sommet Russie-Afrique en juillet dernier.

«La Covid est aussi passée par là, la guerre en Ukraine aussi, et on a vu le poids des dépendances. Aujourd’hui, ces dirigeants se disent que les proximités géographiques permettront un raccourcissement des flux», commente le président de l’institut Choiseul, Pascal Lorot. Pour 53% des sondés la stratégie européenne «Global Gateway», qui s’étale sur 6 ans, est «prometteuse», 17% la jugent «utile» et à peine 7% la disent «peu utile». C’est dire que les engagements de Bruxelles sur les infrastructures, la numérisation, l’énergie et le transport parlent aux Africains.

La Chine, dont la politique est trop axée sur l’exploitation et même la surexploitation des matières premières de l’Afrique, est ringardisée. Les Africains désirent autre chose : un partenariat digne de ce nom pour un transfert de technologies, pour muscler les industries locales et aller vers des produits à haute valeur ajoutée, amorcer un développement harmonieux pour enfin sortir d’une pauvreté endémique, etc. Bref, les Africains font valoir leurs ambitions, très légitimes au regard de leurs richesses naturelles.

Dans le détail ce sont les liens commerciaux avec l’Allemagne et la France qui aiguisent le plus les appétits, avec respectivement 69% et 61% des patrons africains qui expriment le souhait de faire monter en puissance les échanges entre leur pays/continent et les nations européennes. L’Espagne est aussi en bonne place (16% d’opinions favorables), puis l’Italie (8%), la Belgique (4%) et le Portugal (4%).

Dans l’espace francophone en Afrique l’Allemagne et la France ont presque la même cote, avec respectivement 64% et 62% chez les entrepreneurs sondés. Parmi les pays anglophones, l’Allemagne distance nettement la France comme pays européen le plus cité pour la consolidation du partenariat commercial entre l’Afrique et l’UE, avec 83% des dirigeants anglophones…

Bon, c’est bien beau tout ça mais il faudra que le “Global Gateway” tienne ses promesses et rapidement, ce qui n’est jamais gagné avec les Européens, alors que la Chine elle a la réputation de dégainer et tirer vite. D’ailleurs le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a annoncé ce jeudi 7 mars le Sommet du Forum sur la Coopération sino-africaine (FOCAC en anglais), prévu l’automne 2024 à Pékin. On verra ce que le président Xi Jinping sortira de son chapeau pour couper l’herbe sous le pied de l’Europe.

 

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