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Kenya : la Révolution Ruto en moins de 2 ans, il signe une première en Afrique…

Kenya : la Révolution Ruto en moins de 2 ans, il signe une première en Afrique…

Pour une réussite c’en est une, éclatante. Le Kenya fait des pas de géant depuis septembre 2022, date à laquelle l’homme d’affaires William Ruto a pris les rênes du pays. Depuis il trace sa route vers le développement durable, un vrai, harmonieux et respectueux de l’environnement. D’ici fin 2024 le Kenya émettra les toutes premières obligations souveraines en Afrique estampillées développement durable (Sustainability-Linked Bonds, SLB). Et Nairobi pourra compter sur un géant pour l’accompagner : la Banque mondiale (BM)…

L’argent collecté sera affecté au budget de l’Etat, a rapporté Bloomberg hier mercredi 17 avril 2024, en reprenant une source de l’institution internationale. «Les obligations liées au développement durable, dont le montant a été fixé à 500 millions de dollars, devraient être émises d’ici novembre prochain. Le Kenya a promis un plan de développement durable très ambitieux qui concerne non seulement le climat mais aussi le social, la santé et l’énergie», a confié Isfandyar Zaman Khan, spécialiste principal du secteur financier au Bureau de la BM au Kenya. 

«Le Kenya sera ainsi le premier pays du continent africain à émettre ce genre d’obligations, dont le produit servira à financer le budget de l’Etat», a-t-il ajouté.

La première économie est-africaine multiplie les sources de financement pour résorber son déficit budgétaire, qui devrait atteindre 3,9% du produit intérieur brut (PIB) durant l’exercice 2024/2025 (juillet-juin). Un trou conséquent certes mais qu’il faut relativiser. Par exemple la France, 7ème puissance économique mondiale, affiche un déficit public de 5,5% pour 2023 et 5% pour 2024. Certes comparaison avec la France n’est pas raison, mais tout de même.

A noter que les obligations liées au développement durable sont des titres de dette mis en place pour inciter entreprises ou les émetteurs souverains oeuvrer pour la durabilité sur les plans environnemental, social et/ou de gouvernance (ESG). Concrètement les émetteurs prennent des engagements formels pour progresser en matière de durabilité, sur la base d’échéances précises. Les contrats sont donc étayés par des objectifs quantitatifs mesurables avec des indicateurs clés de performance (Key Performance Indicators, KPI)…

Donc on ne parle pas d’engagements pris à la légère, c’est du sérieux. Et de ce point de vue les résultats du Kenya parlent pour lui. Le président Ruto a signé son premier coup d’éclat en organisant le premier Sommet africain sur le climat, en septembre 2023. Les Emirats arabes unis avaient promis un financement de 4,5 milliards de dollars. En décembre dernier le chef de l’Etat s’est rendu à Dubaï dans le cadre de la COP28, il est revenu avec un investissement de 4,8 milliards de dollars, à ajouter aux 620,7 millions de dollars déboursés par le Japon.

C’est la crédibilité du Kenya qui lui vaut tous ces financements ; 92% de l’électricité utilisée dans le pays est produite à partir des énergies renouvelables, donc quand le président Ruto parle forcément on l’écoute. Et pour les obligations liées au développement durable il n’aura pas besoin de s’époumoner, la garantie de la BM est suffisamment éloquente pour faire baisser le risque pour les investisseurs et par conséquent réduire le coût de ces titres de dette.

«La Banque mondiale aidera également le Kenya à développer le cadre lié à la durabilité et les indicateurs clés de performance pour les obligations. La façon dont ces indicateurs sont modélisés consiste à récompenser le Kenya lorsqu’il aura accompli quelque chose de plus que ce qu’il aurait fait dans des circonstances normales», a indiqué M. Khan, avant d’annoncer que la République démocratique du Congo et l’Angola marcheront sur les pas du gouvernement kényan.

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