Economie

La Farce du Jour : une Conférence internationale sur l’investissement alors que le FMI ferme toutes les portes

La Farce du Jour : une Conférence internationale sur l’investissement alors que le FMI ferme toutes les portes

C’est dit… Reste à savoir ce n’est pas vite dit, trop vite. La correspondante de Tunisie numérique à Sousse a recueilli ce mardi 15 août les confidences du ministre de l’Economie et de la Planification, Samir Saïed. Il a confirmé que Tunis organisera bien une Conférence internationale sur l’investissement, en décembre 2023 et que les autorités y travaillent, en s’activant là où ces financements sont censés aller : Les régions.

En juin dernier on avait pointé les sons discordants au sommet de l’Etat, avec le ministre qui avance une date pour cette grand-messe de l’investissement et son ex-patronne qui en donne une autre. Bon, depuis Najla Bouden est partie. On peut donc supposer qu’au moins sur cette affaire on y verra plus clair. En fait non…

Le moins qu’on puisse dire est que les contours de cette Conférence internationale – la deuxième du genre après celle de novembre 2016 – demeurent flous. La dernière fois qu’on a entendu Samir Saïed il faisait face aux députés, pour asséner ses quatre vérités, notamment le fait que le FMI reste l’alpha et l’oméga pour la Tunisie, et qu’il faille en finir avec les lubies du genre ‘tout sauf l’institution internationale’. La question est de savoir si faire les yeux doux aux investisseurs étrangers a un sens si le FMI n’a pas donné son quitus à Tunis.

Personne n’ignore – les investisseurs en premier – que l’accord avec le FMI bute sur ce remède de cheval que la Tunisie rechigne à s’appliquer. Je parle des fameuses réformes. Or jusqu’ici aucune de ces douloureuses thérapies n’a été entamée. Quel crédit peut-on accorder à un pays qui refuse ostensiblement de se soigner depuis sa dite Révolution et range systématiquement toutes les vraies solutions dans un tiroir ? Je pose la question à Saïed…

Il était à Sousse pour prendre part au Forum régional pour la promotion de l’investissement dans les régions du centre, dans le cadre de la concrétisation du Plan de développement 2023-2025. Tout ça est très bien sur le papier. Samir Saïed a déclaré, à juste titre, qu'”il n’y a pas d’alternative à la relance économique”. Mille fois OUI, il a parfaitement raison. Sauf qu’il manque le nerf de la guerre pour relancer le pays et renouer avec la croissance : l’argent.

Le ministre a mis sur la table son Plan de développement depuis novembre 2021. Qu’est-ce qui a bougé depuis ? Quels sont les résultats, même mineurs ? Il n’y en a pas. En tout cas rien de notable. Et les explications sont toutes simples : en dépit de toute la bonne volonté manifeste de Saïed il n’a pas de toute évidence les moyens de sa politique, de sa grande ambition pour le pays.

Le ministre sait que le FMI, plus que jamais, demeure le passage obligé. On a entendu pendant un certain des bruits persistants sur le recours au club des BRICS pour en finir avec les diktats de cet Occident arrogant et outrecuidant. On n’entend plus cette musique depuis que l’ambassadeur de Chine à Tunis a dit publiquement que la route de Washington reste la seule. Et encore plus depuis que Samir Saïed a dit lors de son dernier passage au Parlement que la Tunisie n’est pas de taille à se frotter aux BRICS…

Si l’Algérie, qui est classée parmi les 3 pays les plus développés en Afrique en 2023 (selon une étude des Nations unies sur l’indice de développement humain), attend toujours son ticket – et c’est pas gagné – pour s’asseoir à la table de Xi Jinping, Vladimir Poutine et compagnie, que dire de la Tunisie. Puisqu’il ne nous reste que le FMI comme planche de salut qu’est-ce qu’on attend pour se mettre sérieusement au travail ?

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