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Algérie-BRICS : Un rapport italien fracasse les rêves de Tebboune…

Algérie-BRICS : Un rapport italien fracasse les rêves de Tebboune…

Alger a officiellement déposé en 2022 sa demande pour rejoindre le club des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) et depuis le président Abdelmadjid Tebboune attend le sésame de Xi Jinping, Vladimir Poutine (les présidents chinois et russe) et compagnie. Le dossier algérien a de solides arguments, en plus Tebboune a des liens très forts avec Moscou et avec Pékin où d’ailleurs il a fait dernièrement une visite triomphale. Mais à en croire le chercheur italien Marco Barato tout ça ne suffira pas à réaliser les rêves d’Alger…

Le chercheur n’y va pas avec le dos de la cuillère dans son rapport intitulé “Réflexions sur l’échec de l’Algérie à rejoindre les BRICS” et publié dans le journal italien «Mediterranean News». Il prédit l’échec cuisant de l’Algérie. Les raisons de cette déconvenue annoncée : Une économie algérienne encore trop marquée par la politique des «rentes», «l’absence totale d’indicateurs de diversification de l’économie» – en dépit des bons résultats des exportations hors hydrocarbures – et d’autres écueils qui plombent la compétitivité de l’Algérie dans une conjoncture mondiale très concurrentielle.

Le rapport pointe par ailleurs «l’absence de projets gouvernementaux pour créer un tissu industriel, une absence significative d’industries locales dans la liste des exportations, l’absence du pays de l’arène financière et le maintien du recours à un ancien système fiscal système». 

Dans le document ajoute on lit que «l’Algérie est un pays avec un PIB par habitant de 3 500 dollars, ce que les BRICS considèrent comme très faible. En outre, le PIB est mesuré exclusivement sur les revenus des hydrocarbures, tandis que le PIB par habitant de l’Argentine par exemple, qui est parmi d’autres pays souhaitant rejoindre les BRICS, dépassent aisément les 10 000 $»…

Le rapport souligne «l’accent mis par les dirigeants algériens sur le maintien des revenus pétroliers dans la spirale des armements, du fait que le Maroc est considéré comme une menace extérieure, est toujours dans le but d’unir la nation, ce qui est un indicateur qui montre la gravité de la situation politique dans ce pays». 

Marco Barato est formel : «ces indicateurs combinés éloignent l’Algérie des BRICS, et donnent des signaux aux pays méditerranéens sur la réalité de la situation dans ce pays. C’est également un avertissement clair sur l’importance de renforcer les relations avec les autres pays de la région», surtout le Maroc…

Bon, de ce point de vue l’Italie n’a pas de leçons à donner à l’Algérie, Rome n’a d’yeux que pour Alger ; le poids des relations entre les Italiens et les Marocains n’affole pas les compteurs. Peut-être que la prochaine visite à Rabat du ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani, haussera le niveau des liens entre les deux pays.

Rappelons qu’il y a peu le ministère sud-africain des Affaires étrangères avait dit que ça se bouscule au portillon pour intégrer les BRICS, on a eu confirmation que le Maroc et l’Algérie font partie des candidats même si les responsables marocains sont silencieux sur cette affaire. Par contre à Alger on multiplie les gages, le dernier en date est l’annonce d’un décaissement d’un milliard et demi de dollars à titre de contribution au capital de la nouvelle banque de développement des BRICS.

Le président Tebboune avait dit récemment devant les médias que la demande algérienne avait été agréée. «Nous nous sommes entendus pour que l’accession commence par une première phase, celle d’un État, membre observateur (…). Ce qui nous encourage est que les acteurs des BRICS nous soutiennent, à l’image de la Russie, de la Chine, de l’Afrique du Sud et même du Brésil», avait dit le chef de l’Etat…

Il avait indiqué dans la foulée que le PIB de son pays s’était hissé à 240 – 245 milliards de dollars l’an dernier. Est-ce que tous ces éléments suffisent à faire de l’Algérie un des acteurs du nouvel ordre mondial que veulent imposer Pékin, Moscou et New Delhi ? Est-ce que Tebboune a les moyens de faire mentir les sombres prédictions de Marco Barato ? On aura une partie de la réponse ce 22 août, date à laquelle débute le sommet des BRICS, en Afrique du Sud.

 

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