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On touche le fond Monsieur le Président : le “Chef” des enseignants fait la promotion de l’alcool

On touche le fond Monsieur le Président : le “Chef” des enseignants fait la promotion de l’alcool

On a tellement repoussé les limites en Tunisie post-révolutionnaire, dans une impunité totale, que presque plus rien ne fait tiquer les gens. Autrement le syndicaliste de l’Education nationale le plus célèbre – tristement -, Lassaad Yaacoubi, n’oserait jamais faire publiquement – on ne peut pas faire plus public que Facebook – l’apologie de l’alcool. Il a oublié qu’on lui avait confié nos enfants pour autre chose que la publicité de la bière locale…

Comme si nos lycéens ne buvaient pas assez, ne fumaient pas assez, ne se droguaient pas assez. Il faut se pincer pour croire que le secrétaire général de la Fédération de l’Enseignement secondaire a osé débiter ça. Dans n’importe quel pays digne de ce nom, même les plus permissifs et les plus tolérants, il serait traîné illico devant la justice pour incitation à la débauche, une débauche que la santé publique paye cher.

On n’a jamais vu ça nulle part ailleurs, même en France, le pays du vin. Il faut croire que Yaacoubi est arrivé à un tel niveau de sentiment de toute-puissance pour tout s’autoriser. Il s’est certainement dit que cette posture anti-religieuse que certains ont vite fait d’assimiler au combat anti-islamiste (grosso modo anti-Ennahdha) a tellement la côte actuellement qu’après tout lui aussi peut verser dans la démagogie. Une démagogie qu’il a poussée jusqu’à écrire que la consommation d’alcool fait du bien aux caisses publiques.

On en est là. Yaacoubi après avoir libéré les notes des élèves contre une maigre rançon qui de toute façon ne réglera aucun des problèmes des enseignants – alors que les dégâts dans la tête de nos enfants eux restent – s’est peut-être dit que ça lui donne un quitus pour débiter de telles horreurs sur l’alcool. On l’a même entendu se draper avec l’amour de la patrie en déclarant qu’il y a des parties qui oeuvrent pour torpiller le pays. Il oublie de dire qu’il ne vaut pas mieux que ces ennemis de la République.

On en est là parce que le chef de l’Etat, Kais Saied, pourtant très prompt à frapper tous azimuts, n’a pas jugé utile de freiner à temps Yaacoubi et compagnie alors que le mal qu’ils font à la nation est incommensurable. Ils se sont résolus à donner les notes parce qu’ils sont allés au bout du chantage, parce que l’année scolaire est finie et qu’au pire des cas on allait faire passer tous les élèves, comme l’avait fait Neji Jalloul. Alors autant lâcher les notes et s’éviter une privation de salaire durant les vacances, comme l’a laissé entendre le ministre.

Le président de la République n’a pas stoppé à temps les syndicats de l’Education – celui de l’enseignement de base persiste encore et signe -, on ose espérer qu’il ne laissera pas passer l’apologie de l’alcool signée par Yaacoubi.

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