Le Sahara occidental était la principale attraction du discours du roi du Maroc, Mohammed VI, à l’occasion du 48ème anniversaire de la Marche Verte. Le souverain a multiplié les gages sur ce territoire disputé par les indépendantistes du Front Polisario et derrière eux leur soutien, l’Algérie. Ce dossier d’ailleurs est et restera un des principaux motifs de la discorde entre Alger et Rabat depuis des décennies en dépit des timides tentatives de rapprochement. Mais à en croire la tonalité de l’allocution à la Nation servie hier lundi 6 novembre le palais royal ne lâchera pas un millimètre sur le dossier du Sahara…
Mohammed VI persiste et signe, et tant pis pour les voisins
«J’ai déjà évoqué le sérieux et les valeurs spirituelles, nationales et sociales qui caractérisent intrinsèquement la Nation marocaine dans un monde fortement agité» et qui «ont contribué à renforcer son rôle et à conforter sa position, lui permettant ainsi de s’affirmer aux niveaux régional et international», a dit Mohammed VI. Il a magnifié ces valeurs ancestrales de solidarité, de loyauté et de patriotisme, «qui permirent à notre pays de libérer son territoire et d’y exercer sa souveraineté pleine et entière».
Tout cela va de soi pour le souverain marocain, mais il est évident que la cause est d’être loin d’être entendue en face, chez les indépendantistes et à Alger, et le roi en est conscient. Tant pis, à ce stade ce qui compte c’est ce qu’on martèle pour que ça imprime dans les esprits, c’est la méthode Coué pour se donner toutes les chances de peser dans la bataille psychologique. Et à ce jeu-là Mohammed VI est loin d’être maladroit…
Il a pointé les acquis recensés dans de nombreux secteurs, notamment l’élan du développement dans les Provinces du Sud et la reconnaissance de leur marocanité à l’international. Et là on y vient : «De nombreux pays ont reconnu la marocanité du Sahara, plusieurs autres Etats influents ont affirmé à leur tour que l’initiative d’autonomie était la seule voie possible pour régler ce conflit régional artificiel», a asséné le souverain.
Puis cap sur les valeurs du Maroc qui ont essaimé pour assurer le rayonnement du royaume et pour en faire «un acteur clé et un partenaire économique et politique crédible et digne de confiance» auprès des pays frères arabes et africains…
«La célébration de l’anniversaire de la Marche Verte est l’occasion pour Nous de réaffirmer Notre attachement aux valeurs de cette glorieuse épopée et Notre fidélité à son serment éternel», au nom des droits légitimes de la nation marocaine, a souligné le roi.
Stupeur et tremblements chez le Roi, à cause de Netanyahu
Donc les choses sont claires : le Sahara occidental restera l’épicentre de la diplomatie de Sa Majesté et c’est à l’aune des gages de soutien dans ce dossier que les partenaires du royaume seront notés, catalogués. Dernièrement le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, s’est affiché, avec la cheffe du gouvernement italien, devant une photo où le Sahara était séparé du territoire marocain. Stupeur et tremblements à Rabat…
Rappelons qu’en juillet dernier Netanyahu avait envoyé une missive au roi pour graver sur le marbre la reconnaissance par Israël de la souveraineté du Maroc sur le Sahara, un dossier bétonné par l’ex-président américain Donald Trump dans les Accords d’Abraham en 2020. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle vous entendrez les citoyens marocains ruer dans les brancards pour dénoncer les horreurs perpétrées par Tsahal à Gaza, mais vous n’entendrez pas broncher le palais royal. En tout cas pas suffisamment.
Mais à sa décharge Rabat n’est pas le seul à se dégonfler devant les crimes de guerre massifs de l’armée israélienne, les autres capitales arabes aussi – à part Alger – et ils ont leurs raisons, mauvaises sans doute mais ils ont leurs raisons…
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