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VIDEO-Grandeur et Décadence de la France en Afrique : Chaos au Maghreb et Champ de ruines au Sud

Les liens historiques entre la France et l’Afrique se délitent sous nos yeux, à vitesse grand V. Le premier coup a été porté par l’ancien président français Nicolas Sarkozy, le 26 juillet 2007 lors d’une visite au Sénégal. Il osa déclarer à la face des étudiants de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar que «l’homme africain n’est pas assez entré dans l’Histoire». L’affront n’est jamais passé. Son successeur François Hollande a plutôt bien tenu la boutique France – je parle des dossiers africains. C’est lui qui en janvier 2013, à la demande du Mali, a envoyé ses troupes pour stopper net les djihadistes qui étaient aux portes de la capitale, Bamako. L’accueil triomphal qui fut réservé à Hollande démontra la gratitude des Maliens. Le tableau est tout autre avec son successeur. C’est un champ de ruines que laissera Emmanuel Macron…

Au chaos indescriptible que le chef de l’Etat français a semé au Maghreb s’ajoute la démolition de l’héritage subsaharien de Hollande, Jacques Chirac, François Mitterrand et du général de Gaulle. En juillet 2017, deux mois après son accession à la présidence de la République, Macron a donné le ton en assénant en plein G20, en Allemagne, que les Africaines font trop d’enfants. Il a récidivé en 2021 en déclarant qu’il y a trop d’Africains en France. Et depuis tous les actes qu’il a posés ont cisaillé un peu plus, méthodiquement, le cordon qui relie la France à l’Afrique. Que reste-t-il des amours contraints entre l’Hexagone et ses ex-colonies ? “Tunisie Numérique” a posé la question à Jérôme Gleizes, Vice-Président du Groupe Les écologistes au Conseil de Paris, Conseiller de Paris du 20e arrondissement et Président de l’Ecole des ingénieurs de la Ville de Paris.

Là c’est assez ancien. C’est-à-dire qu’avant qu’il y ait eu ce qui s’est passé au Mali et ce qui s’est passé au Gabon il y a eu au moins deux visites de Macron en Afrique. La première c’était celle au Burkina Faso où il avait mal parlé devant les étudiants. Il y avait une autre je ne sais pas pourquoi c’est passé inaperçu. Il y avait un sommet de l’Education à Dakar (Sénégal) et ça a beaucoup circulé sur les réseaux africains. Donc la réponse du président du Ghana à Emmanuel Macron, qui avait fait une présentation totalement condescendante sur l’apport de la culture française aux pays africains.

Et bon bien sûr il [Macron] faisait le malin, il parlait en anglais pour montrer qu’il parlait bien anglais. Ça doit partir de l’éducation des Africains plutôt que de faire appel à l’extérieur. Il y a eu un échange très intéressant, je l’ai vu circuler notamment au Sénégal, qui rappelait quelques leçons à M. Macron. La France bénéficie de grands intellectuels francophones. Donc il y a M. Béchir Diagne et d’autres qui sont aux Etats-Unis avec des responsabilités très importantes et qui ont été formés en France. Béchir Diagne c’est un normalien de l’école d’Ulm qui a dû partir aux Etats-Unis parce qu’il n’avait pas de poste en France…

Donc il y a plein comme ça d’intellectuels qui ont été formés en France et qui par notre mépris vis-à-vis de leur couleur, parce qu’il y a quand même une forme de racisme institutionnel par rapport à gens-là. Ils partent aux Etats-Unis où ils sont accueillis de manière tout à fait normale. Donc déjà si on renouait nos liens avec l’Afrique francophone (…). Faire la différence entre la langue comme élément de colonisation et la langue comme élément de discussion entre différents peuples.

Moi qui connais bien l’Afrique je suis allé à Dakar pour le deuxième ou le troisième Congrès mondial des écologistes.  Je discutais donc avec des Africains francophones qui me disaient que nous le français c’est la langue qui nous permet de communiquer entre nous (…). On est dans une situation quand même assez paradoxale c’est qu’en fait ce sont les Québécois qui font ce travail de renforcement du français, d’ailleurs on le voit très bien avec Emmanuel Macron qui adore parler en anglais alors qu’il peut parler en français.

Donc voilà, il faut revenir à ce qui fait notre histoire commune, à quand même tout le travail qui a été fait notamment par beaucoup d’intellectuels français, d’ethnographes, d’ethnologues, d’anthropologues qui ont énormément travaillé pour montrer l’importance du rôle de la culture africaine dans la culture mondiale. Voilà, déjà si on commençait à renouer avec ce passé commun déjà ça serait un premier pas. Et après on pourra passer à une phase politique“, a conclu M. Gleizes.

Reste à savoir si Macron sera l’homme de la situation pour les quatre prochaines années, celles de son second et dernier mandat. En février 2023 il avait promis qu’il visiterait le continent africain tous les 6 mois, une promesse qu’il ne pourra pas tenir en Afrique subsaharienne, notamment avec l’ébullition au Mali, au Burkina Faso, en Guinée et au Niger. Paris pourra toujours s’enorgueillir d’avoir d’excellentes relations avec la première économie d’Afrique, le Nigéria (pays anglophone), avec le Sénégal et la Côte d’Ivoire, deux poids lourds de la région. Mais pour le reste c’est un désastre…

Pas question de mettre les pieds au Maroc après les horreurs que le président français a dites au roi Mohammed VI suite à l’affaire Pegasus, du nom de ce logiciel israélien qui aurait espionné jusqu’au téléphone de Macron. Pour l’Algérie rien n’est moins sûr avec tous les dossiers chauds sur la table, un vrai chemin de croix pour la France. Bref, l’Afrique est devenu un des pires cauchemars du palais de l’Elysée.

 

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