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Plan de relance, Marchés africains… : C’est pas le FMI qui frappe la Tunisie, ce sont ses enfants

Plan de relance, Marchés africains… : C’est pas le FMI qui frappe la Tunisie, ce sont ses enfants

Il y a ce que la Tunisie est en droit d’attendre de ses partenaires, comme le paquet qu’elle négocie en ce moment même avec le FMI et qui drainera les autres, dit-on ; comme le financement de la Banque mondiale pour requinquer les PME ; comme la contribution des Européens à l’effort de guerre contre la migration illégale. Etc. Mais il y a surtout ce que la Tunisie doit faire pour elle-même, ce que ses propres enfants peuvent et doivent faire pour leur patrie ici et maintenant, au lieu d’attendre des aides étrangères renvoyées aux calendes grecques.

Tout le monde sait que rien de durable ne sera bâti dans ce pays sans un Plan de relance digne de ce nom. On l’a dit et redit, écrit et réécrit, à foison. Et qui gère cette affaire ? Samir Saïed, le ministre de l’Economie et de la Planification. Ce dossier est sur la table depuis novembre 2021. Certes on en connait les limites et insuffisances, dans un pays qui n’a pas les moyens de sa politique. Mais ça n’explique pas que rien n’ait avancé depuis des mois…

Il y a des tas de choses qui ne dépendent que de nous, que de notre volonté à avancer, à bousculer les pesanteurs sociales et même les combattre s’il le faut. Mais toujours rien depuis octobre 2022, date à laquelle a été déballé sur la place publique – on ne peut pas faire plus public qu’une annonce devant toute la presse – le Programme National des Réformes. Pourquoi rien n’a bougé d’un pouce depuis ? C’est un grand mystère, un de plus.

Et qu’on ne vienne surtout pas nous raconter qu’on attend les sous du FMI pour mettre en branle la machine des réformes censées provoquer la dynamique qui entraînera tout le reste. A ce qu’on sache dans le document présenté par les autorités tout est réalisable, à commencer par les entreprises publiques, sans l’oxygénation des bailleurs internationaux. Et justement le faire illico est la meilleure façon de préparer le terrain pour l’après, quand les financements tomberont…

Mieux : Le faire illico est même la seule façon d’accélérer le décaissement des aides escomptées. Mais attendre béatement ces versements et ne rien tenter entre temps, alors que de l’autre côté – au FMI – on attend justement que quelque chose bouge en terre tunisienne pour faire mouvement, à ce rythme là le serpent se mordra longtemps la queue !

Ce n’est pas le seul dossier sur lequel on attend Samir Saïed, il y a aussi l’étude sur la conquête des marchés africains qu’il a promise en novembre 2022. Pourtant là aussi ça ne dépend que de la volonté de nos autorités et ça peut faire beaucoup de bien à l’économie tunisienne. Les voies de l’Afrique subsaharienne on les connait depuis belle lurette – le groupe Soroubat les connait bien. Sinon il n’y a qu’à faire comme tous les autres (la Chine, la Turquie, le Maroc…) : Descendre sur le terrain, sans fioritures et autres précautions surannées.

Les entreprises marocaines n’ont rien de plus que leurs consoeurs tunisiennes, ce qui fait toute la différence c’est le soutien d’un exécutif qui a compris depuis un paquet d’années l’impact d’une diplomatie économique au sommet de l’Etat. Pourquoi Tunis ne fait pas ce qui réussit aux autres depuis tant d’années ? Là aussi mystère.

On est bien curieux de voir ce que le ministre de l’Economie déballera la prochaine fois pour expliquer un immobilisme chronique et endémique que rien ne justifie rationnellement…

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