Economie

Le Plan de relance dort dans le tiroir de Samir Saïed, le calme avant la tempête économique

Le Plan de relance dort dans le tiroir de Samir Saïed, le calme avant la tempête économique

Le 29 mars 2022 on vous avait parlé de l’ambitieux Plan de relance économique usiné par les services du ministre de l’Economie et de la Planification, Samir Saïed. Un plan tellement séduisant que même l’UGTT pourrait – je dis bien pourrait – le valider sans moufter. Où en est-on ? Au même niveau 5 mois après…

Cette affaire n’a pas bougé d’un iota. Cela se saurait si c’était le cas. Pas un bruit depuis que la cohorte de décrets afférents au redémarrage de la machine économique ont été dévoilés. Exactement comme sommeille le décret sur la Réconciliation nationale, signé depuis le 21 mars 2022, alors que les enjeux sont colossaux pour un pays qui peine à convaincre son principal bailleur de lui avancer les milliards dont il a besoin…

La Tunisie se paye le luxe de temporiser, de lambiner, de louvoyer alors que les problèmes sont là, énormes. Les gros pépins financiers de l’Etat en ce moment, et le mot est faible, rappellent pourtant aux gouvernants qu’il y a urgence. La pénurie de carburant rappelle l’extrême nécessité de relancer rapidement l’économie du pays pour remplir les caisses publiques afin d’honorer les factures de l’Etat. Etc. Etc.

Mais il semble que pour les autorités les urgences soient ailleurs. A commencer par la TICAD 8, dont on nous dit que les retombées arrivent déjà, même si on sait qu’elles ne seront jamais au niveau des besoins de la Tunisie. Il y a aussi l’agitation autour du sommet de la Francophonie, que le Premier ministre canadien tente de torpiller pour cause, argue-t-il, d’entorses aux principes démocratiques. Bref, Tunis fait tout sauf s’occuper du dossier numéro 1 : La relance de son économie…

Et pendant ce temps combien de PME enterrées, combien d’entreprises sinistrées, combien d’emplois cramés ?

C’est un fait : la Tunisie n’a pas les moyens financiers de son redémarrage. Mais en même temps le gouvernement, jusqu’ici, n’a rien fait de significatif pour se dégager des marges de manoeuvre. Ce qu’on voit, vu d’ici, c’est une ribambelle d’annonces, d’effets de manche, de voeux pieux, mais rien pour leur donner corps. La ministre de l’industrie avait jeté sur la place publique en février 2022 un plan de restructuration très séduisant. Silence radio depuis…

Le gouvernement aurait pu prendre le problème par l’autre bout, comme d’ailleurs l’ont fait beaucoup de pays africains : Mettre en branle un plan d’action, gagner de la crédibilité par les résultats obtenus, même maigres, pour ensuite solliciter les bailleurs. La Tunisie n’en prend pas le chemin. Peut-être que le miracle japonais fera son oeuvre. Mais gare aux désillusions !

 

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