Décidément le Royaume-Uni donne le tournis au monde entier. Après moult soubresauts c’est l’ancien ministre des Finances de Boris Johnson, Rishi Sunak, qui sera propulsé Premier ministre. C’est le seul à avoir réussi à collecter les 100 parrainages de députés conservateurs – il en a eu 140 – pour faire valoir ses droits à la course vers le 10 Downing Street. Le combat n’aura donc pas lieu faute de combattants. Place au 5ème Premier ministre depuis le Brexit, une aventure – sous la houlette de Johnson – qui a rendu un très mauvais service aux sujets de Charles III..
Même son ancien patron – Boris Johnson – a dû s’écarter (eh oui, lui aussi avait des velléités de retour en dépit de ses casseroles) pour laisser passer ce petit-fils d’immigrés d’origine indienne de 42 ans. Pourtant l’affaire n’allait pas de soi. En effet beaucoup de membres du Parti conservateur n’ont jamais pardonné à Rishi Sunak le fait qu’il ait sauté du train avant le crash du gouvernement Johnson. D’ailleurs il avait été écrasé par la Première ministre démissionnaire, Liz Truss, lors des élections internes pour succéder à Johnson. Mais puisqu’il est le seul candidat à avoir franchi le seuil des 100 parrainages, il n’aura pas besoin de repasser devant les 170 000 membres de son parti pour être adoubé…
Mais ses problèmes ne sont pas terminés pour autant, ses adversaires au sein du Parti conservateur auront la rancune tenace et on peut compter sur Johnson pour lui faire payer la démission qui avait précipité la chute du gouvernement. “Je veux redresser notre économie, unir notre parti et agir pour notre pays“, a brandi hier dimanche 23 octobre le futur Premier ministre sur Twitter. Une montagne de problèmes économiques l’attendent au tournant dans un pays qui fait face à sa pire inflation depuis 40 ans…
La conjoncture politique n’est guère meilleure, avec tous les sondages qui président une sévère déroute électorale au Parti conservateur dans deux ans, face aux Travaillistes. En tout cas Sunak affirme être “bien placé” pour conduire son camp à la victoire et prolonger le long règne des Conservateurs (12 ans). Il faudra au moins ça pour faire oublier les frasques de ce “bourgeois” d’origine indienne qui pour le moment brille par ses goûts de luxe, en pleine crise. Les Britanniques pardonneront peut-être au roi ses dépenses folles mais pas au successeur de la très éphémère Liz Truss.
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