Parmi les dossiers prioritaires sur le bureau du président américain Joe Biden il y a la guerre en Ukraine, le conflit au Proche-Orient et les risques de déflagrations régionales mais il y aussi l’Afrique et son gros potentiel de développement. A peine rentré de sa tournée au Proche et au Moyen-Orient le secrétaire d’État américain Antony Blinken prépare une mission diplomatique sur le continent africain. Ce sera sa troisième tournée, une preuve de plus que les USA n’ont pas l’intention de jouer petit bras en Afrique face à la Chine, la Turquie, l’Inde, la Russie et depuis peu l’Arabie saoudite. Cette compétition féroce pour s’arracher les places au soleil fait la joie des Africains, décidément très courtisés pour leurs matières premières…
En novembre 2021 Blinken s’était rendu au Kenya, au Nigéria et au Sénégal. Lors de sa deuxième tournée africaine, en août 2022, le chef de la diplomatie américaine était allé en Afrique du Sud, en République démocratique du Congo (RDC) et au Rwanda. Mais là il s’agissait surtout de démolir le travail de son homologue russe Serguei Lavrov, qui était en terre africaine pour vendre sa guerre contre l’Ukraine. Cette fois Blinken est attendu au Cap-Vert, en Côte d’Ivoire, au Nigéria (deuxième visite) et en Angola. Et ça commence ce dimanche 24 janvier, a indiqué le département d’État.
On a appris que des sujets clés seront mis sur la table, tels que la sécurité régionale, la prévention des conflits, la promotion de la démocratie et évidemment la consolidation des échanges commerciaux. A noter que ce voyage intervient quelques jours après l’officialisation de la prolongation du partenariat entre les Etats-Unis et les pays africains, l’AGOA (African Growth and Opportunity Act). C’est reparti pour 10 ans.
Le Nigéria, première puissance économique africaine et qui pèse lourd dans la région sur le plan militaire, est incontournable sur les questions de sécurité, notamment dans la traque des djihadistes au Sahel. La RDC, en vertu de ses ressources minières, est devenu le terrain de jeu des Chinois, bousculés par les Turcs. Washington a bien l’intention d’entrer dans la danse.
L’Angola, premier producteur africain (il a détrôné le Nigéria en 2020), est aussi dans le viseur de la Chine, qui vient de manifester ses nouvelles ambitions en Afrique après 7 ans de léthargie. Là aussi les Américains sont décidés à sortir du statut de seconds couteaux. D’ailleurs le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin était en Angola pas plus tard que septembre dernier, pour sa toute première tournée sur le continent. C’est dire l’importance de ce dossier.
Cette tournée africaine sera le troisième déplacement de Blinken à l’étranger en 2024. Le porte-parole de son département, Matthew Miller, a indiqué que son patron mettra le curseur sur la coopération entre l’administration américaine et les nations africaines, notamment sur les sujets liés au climat, aux investissements, à l’alimentation et à la santé. Nul doute que ce voyage sera scruté à la loupe par le président chinois Xi Jinping. Il faut s’attendre à une réplique de Pékin très prochainement, pour le plus grand bonheur des Africains.
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